Ca envoie le signal d’un danger car ce n’est pas un incident isolé mais devient presque une mode, a déploré auprès de l’AFP un porte-parole du MDC, Nelson Chamisa.
Nous avons soulevé le problème avec nos collègues de la ZANU-PF (le parti du président Mugabe) au gouvernement. C’est inacceptable de perdre la vie pour des raisons politiques, a-t-il ajouté.
Cette nouvelle démonstration de violence des supporters de la ZANU-PF, la pire depuis le début de l’année, a eu lieu samedi, au lendemain de la visite inédite de la haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme, Navi Pillay.
Celle-ci avait appelé à une levée complète des sanctions contre le Zimbabwe, après cinq jours de visite de terrain et de rencontres tous azimuts.
Selon l’ambassade des Etats-Unis, le meeting, bien que légal, a été perturbé dès le début par des supporters de la ZANU-PF avec à leur tête un député Newton Kachepa et un élu local David Chimukoko. Et la police zimbabwéenne ne s’est pas interposée, même pas pour protéger les plus âgés.
Seulement ensuite, la police a fait diligence et arrêtés six suspects.
Tous les suspects seront arrestés sans crainte et sans faveur. Les partis politiques devraient s’abstenir d’inciter leurs supporters à commettre des actes de violence (…), selon le quotidien gouvernemental The Herald.
L’ambassade des Etats-Unis a condamné les brutes de la ZANU-PF responsables de ces attaques et les membres de la police qui n’ont pas fait leur devoir (…) et salué les patriotes qui au sein de la police ont ensuite arrêté plusieurs individus impliqués dans ces violences.
Morgan Tsvangirai, opposant à Robert Mugabe, avait accepté le poste de Premier ministre au terme d’un accord qui a évité un bain de sang au pays en 2008.
Trois ans plus tard, la situation reste très tendue entre les deux camps, et les deux partis ne parviennent toujours pas à s’entendre sur l’organisation d’élections.
Chaque scrutin au Zimbabwe depuis 2000 a été marqué par des violences, principalement contre des partisans de M. Tsvangirai.
En novembre, de jeunes partisans du président Mugabe s’en étaient pris à coups de pierres à un meeting de l’opposition dans la banlieue d’Harare.
Les sanctions américaines visent plus d’une cinquantaine de responsables du gouvernement, de l’armée et du parti au pouvoir au Zimbabwe.
Quant à l’Union européenne, elle a levé en février l’interdiction de visa et le gel des avoirs qui concernaient 51 personnes afin d’encourager les progrès des réformes politiques. Mais 112 personnes, dont le président Mugabe, sont encore soumises à des mesures de rétorsion.
(©AFP / 31 mai 2012 19h20)