YELIMANE: Les libertés d’expression et d’association en danger

L'Image d'une conférence de l'’Association pour le développement du cercle de Yélimané"Dagakané" le 20 Mai 2015

La Brigade territoriale de la gendarmerie de Yélimané a arrêté le lundi 18 avril, le porte-parole de l’Association pour le développement du cercle de Yélimané »Dagakané », Bakary Djambou, à Kersignané. Selon nos sources, la gendarmerie a affirmé avoir agi sur ordre du procureur du Tribunal de la première instance local.

Les libertés d’expression et d’association sont en danger dans le cercle de Yélimané. Les collectivités décentralisées et les autorités administratives viennent en effet d’interdire aux militants et sympathisants de l’Association pour le développement du cercle de Yélimané »Dagakané » tout mouvement ou comportement en faveur de la mise en œuvre de leur plan d’action qui vise à mobiliser tous les ressortissants du cercle pour le développement socioculturel et économique, le renforcement des infrastructures sanitaires et scolaires de base, l’aménagement de mares pour l’agropastorale, le reboisement et la création d’emploi pour diminuer l’exode rural.

Après l’arrestation des têtes de proue du mouvement, l’année dernière, la Brigade territoriale de la gendarmerie de Yélimané a fait une descente musclée lundi dernier sur le village de Kersignané pour mettre aux arrêts le porte-parole de l’association. C’était à la faveur d’une rencontre avec les jeunes sur les projets de développement de cette localité, située à 80 km de la ville de Yélimané.

Selon le secrétaire général adjoint de l’Association, Diaman Konté, les éléments de la gendarmerie, qui ont procédé à l’arrestation de leur camarade, ont déclaré agir sur ordre du procureur du Tribunal de la première instance de Yélimané.

« L’arrestation a mis l’huile sur le feu. Les 12 communes du cercle ont envoyé les délégués pour soutenir le porte-parole de l’Association, Bakary Djambou. Environ une centaine de militants ont pris d’assaut les locaux de la gendarmerie et du Tribunal de première instance. L’honorable Mahamadou Hawa Gassama est l’artisan de cette manœuvre », a-t-il affirmé.

Pour lui, la raison est toute simple : l’association communautaire s’est engagée pour une culture du contrôle de l’action des élus et incite la population à l’investissement citoyen. C’est pourquoi, il veut abattre la cible de choix. « Les militants resteront mobilisés jusqu’à la libération totale de notre camarade. Nous sommes engagés pour Yélimané. Tant que la santé, l’éducation, le transport, la problématique de l’emploi domineront les débats politiques, l’association va se battre pour les couches les plus vulnérables… »

Le secrétaire général adjoint de l’Association, Diaman Konté, a invité les autorités à réagir pour mettre fin à cette répression.
Joint par nos soins, l’honorable Mahamadou Hawa Gassama a nié les fait les faits. « J’ai appris l’information au même titre que vous. Mais ce que je tiens à préciser, c’est que des maires ont porté plainte contre lui pour trouble à l’ordre public. Et c’est pour cela que la gendarmerie a procédé à sa mise à disposition de la justice », s’est justifié l’honorable Mahamadou Hawa Gassama.

Bréhima Sogoba
Source: L’Indicateur Du Renouveau 22/04/2016