L’écrivain malien, Yambo Ouologuem, auteur de « Devoir de violence », est décédé hier samedi 14 octobre 2017 à l’hôpital Sominé Dolo de Sévaré-Moptirée. Il avait 77 ans
Portrait de YAMBO OUOLOGUEM selon (Wikipédia)
Yambo Ouloguem est né le 22 août 1940 à Bandiagara dans le pays Dogon. Il a publié en 1968 Le Devoir de violence, accueilli positivement par la critique, mais accusé par la suite de plagiat. Sous le pseudonyme de Utto Rodolph, il a publié Les mille et une bibles du sexe en 1969.
Yambo Ouologuem est le fils unique d’un propriétaire terrien et inspecteur d’académie à Bandiagara. Il fait ses études secondaires à Bamako avant de continuer en France, au lycée Henri-IV, où il se rend en 1960. Il apprendra de nombreuses langues africaines ainsi que le français, l’anglais et l’espagnol. Il sera par la suite licencié ès Lettres, licencié en Philosophie, et diplômé d’études supérieures d’Anglais.
De 1964 à 1966, il enseigne au lycée de Charenton (Val-de-Marne) en banlieue parisienne tandis qu’il finit son doctorat en sociologie à l’École Normale Supérieure.
C’est en 1968 que Yambo Ouologuem écrit son premier livre, Le Devoir de violence. Il reçoit pour celui-ci le prix Renaudot la même année ; il est alors le premier romancier africain à recevoir cette distinction. Ce livre traite de la dynastie africaine fictive des Saïfs, seigneurs féodaux africains. Il dépeint la participation africaine au colonialisme à travers des chefs locaux qui vendaient leurs sujets aux marchands arabes et occidentaux. Son livre suscite de nombreuses critiques et polémiques après les indépendances où il était de bon ton de mythifier l’Afrique et ses rapports à l’Occident à l’instar de Léopold Sédar Senghor et de la Négritude. Il sera aussi accusé de plagiat notamment de C’est un champ de bataille de Graham Greene, et Le Dernier des Justes d’André Schwartz-Bart ; Ouologuem dira alors avoir utilisé dans son manuscrit des guillemets.
Il publie ensuite Lettre à la France nègre en 1969, des lettres pamphlétaires.
Yambo Ouloguem a également publié en 1969 une encyclopédie pornographique, parue sous le pseudonyme d’Utto Rodolph, Les Mille et une bibles du sexe, jamais rééditée racontant les aventures sexuelles de quatre français en France et en Afrique.
La polémique qui vise son discrédit le conduit à se taire rapidement, il rentre au Mali à la fin des années 70. Alors que le monde anglo-saxon s’intéresse à son œuvre. Jusqu’en 1984 il était directeur d’un centre culturel près de Mopti au Centre du Mali et a édité des manuels scolaires.
Le Devoir de violence a été réédité par Le Serpent à plumes. D’après un journaliste du Temps, dont le texte est repris sur le site de la maison Payot, l’auteur serait devenu marabout. Christopher Wise, qui a réédité en anglais Le Devoir de violence, est parvenu à rencontrer l’auteur et à s’entretenir avec lui.
Chaque année lors de la rentrée littéraire du Mali, le prix Yambo Ouologuem est décerné pour récompenser une œuvre écrite en français d’un auteur du continent africain.
La rédaction.