Le projet de loi portant loi électorale tant incriminé par une frange importante de la classe politique a été adopté le vendredi 9 septembre 2016 par l’Assemblée nationale à la majorité des 78 députés pour, 28 députés du groupe Vigilance républicaine et démocratique (Vrd), du parti Sadi et de l’ADP Maliba ont voté contre et zéro abstention. Après avoir voté contre ledit projet de loi, une semaine après, les responsables du groupe VRD, qui animent l’opposition parlementaire, étaient face à la presse le vendredi 16 septembre 2016 à la Maison de la presse pour exiger une relecture de la loi avant la promulgation par le président de la République. Selon les conférenciers, les nombreuses insuffisances relevées par la Commission saisie au fond devaient amener le gouvernement à retirer ce projet de loi.
Cette conférence de presse était animée par le président du groupe VRD, l’honorable Seydou Diawara en présence de l’honorable Mody N’Diaye, troisième vice-président de l’Assemblée nationale du Mali et bien d’autres députés du groupe VRD. Concernant la forme du projet de loi, Seydou Diawara a fait savoir que les nombreuses insuffisances relevées par la Commission saisie au fond devaient amener le Gouvernement à retirer ce projet et à bien relire ses projets de loi avant leur transmission au parlement. « En dépit des amendements pertinents de l’Opposition politique et des recommandations éclairées de certains partenaires au développement, le Gouvernement est demeuré dans sa logique d’autisme et a obtenu le vote du projet de loi par la majorité parlementaire qui soutient son action avec 78 voix pour, 28 voix contre (Opposition et d’autres députés non convaincus de la pertinence du texte de loi) », a indiqué l’honorable Diawara dans sa déclaration liminaire. Avant d’ajouter que le Gouvernement vient encore de rater une occasion de tirer les leçons de la crise institutionnelle que le Mali a connue. « A notre analyse l’application correcte de la nouvelle loi électorale restera tributaire du contexte sociopolitique ayant prévalu au report des élections des conseillers des collectivités initialement prévues en 2015. Ainsi, avec l’introduction dans le projet de loi voté, de la possibilité de convoquer à des dates différentes les collèges électoraux pour l’élection des conseillers de toutes les collectivités territoriales, il y a lieu d’évaluer tous les risques de partition de notre pays, encourus au regard du sentiment d’abandon, développé aujourd’hui chez bon nombre de citoyens », averti Seydou Diawara. Le Groupe des partis de l’opposition politique prend à témoin l’opinion nationale et internationale la manifestation de sa réelle volonté de contribuer à une large concertation pour le renforcement et la consolidation de la démocratie malienne. « Il regrette que les députés aient voté loi électorale à minima contraire à l’esprit d’une relecture de texte adapté au contexte d’une réalité nationale, sous régionale et internationale », a déclaré le président du groupe VRD.
En réponse aux questions des journalistes, l’honorable Mody N’Diaye a fait savoir que la politique de la chaise vide de l’opposition n’a nullement impactée l’adoption de la loi électorale. Il qualifie également la loi électorale adoptée comme un texte à minima. En outre, il a souhaité une seconde relecture de la loi avant la promulgation par le président de la République.
Aguibou Sogodogo
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