Le projet de loi, défendu par le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Yamoussa Camara, a été voté à l’unanimité des députés présents, soit 132 voix pour contre zéro abstention et zéro non. Le vote de cette loi est consécutif à la signature de l’Accord‑cadre du 6 avril 2012 entre le Médiateur de la CEDEAO, d’une part, et le CNRDRE, qui avait exprimé la nécessité d’adopter un certain nombre de textes législatifs d’accompagnement du processus de transition politique au Mali.
Le projet de loi portant création du Comité Militaire de Suivi de la Réforme des Forces de Défense et de Sécurité a donc été initié par le ministère dans ce sens. L’objectif visé par la création de ce Comité sera de s’employer à améliorer les conditions de travail et de vie du personnel des Forces Armées et de Sécurité, afin de lui permettre de s’acquitter efficacement de ses missions régaliennes de défense de l’intégrité du territoire national et de maintien d’un climat de paix et de quiétude propice au développement économique et social du pays. Les missions assignées au Comité Militaire de Suivi de la Réforme des Forces de Défense et de Sécurité dans le projet de loi sont, entre autres, l’élaboration du programme de réforme des forces de défense et de sécurité, le suivi de la mise en oeuvre de ces réformes et l’évaluation des réformes.
Par le vote de cette loi, le CNRDRE est donc dissous et désormais remplacé par le CMSRFDS, qui comprendra, outre des militaires, également les civils. Le CNRDRE n’a donc plus aucune raison d’exister. Ses membres doivent désormais regagner leurs casernes, se mettre au service de l’armée et se consacrer à l’accomplissement des missions qui leur ont été confiées par la République.
Il s’agit notamment de la défense de l’intégrité du territoire, mise à mal aujourd’hui par l’occupation des 2/3 de notre pays par les bandits armés du MNLA, d’Ançardine, du MUJAO, d’AQMI et autres trafiquants de drogue. Cette situation a causé beaucoup de souffrances à nos populations des régions du Nord, qui subissent toutes sortes d’humiliation et de traitements inhumains. Elles subissent notamment l’application de la Charia que prône Ançardine.
Avec la dissolution du CNRDRE, nous osons espérer que ce sera la fin des arrestations illégales et autres pillages et saccages des domiciles de personnalités politiques et militaires. Le pouvoir va-t-il enfin quitter Kati pour redescendre à Bamako? Vivement la fin du «pays à trois têtes» que nous vivons, avec un Premier ministre censé disposer des pleins pouvoirs, un Président de transition qui fut sauvagement agressé et un Capitaine Sanogo qui dicte sa loi depuis Kati.
Youssouf Diallo
22 Septembre