Nombre de ces familles chinoises sont toujours convaincues que Kuala Lumpur leur cache la vérité et demandent des preuves que l’avion s’est bien abîmé en mer. Tous les espoirs de donner une explication vraisemblable à la catastrophe aérienne du vol de la Malaysia Airlines reposent désormais sur les boîtes noires. Mais la récupération d’éventuels débris devra attendre.
La zone de recherches, dans le sud de l’océan Indien, était balayée mardi par des vents violents accompagnés de fortes pluies, des conditions jugées trop dangereuses pour les équipes de recherches, qui ont suspendu leurs opérations pour au moins vingt-quatre heures.
La course contre la montre est lancée pour tenter de capter les signaux de la balise des enregistreurs de vol, qui peut en théorie émettre jusqu’à une vingtaine de jours encore. Mais la zone de recherche est si vaste que l’attente pour les familles des victimes et pour le public pourrait être longue, comme l’explique Pierre Sparacco, éditorialiste pour le magazine Aviation Week :
« Dans l’hypothèse où l’épave de l’avion serait là où on le suppose en ce moment – on parle d’une région où le fond marin descend jusqu’à 7 000 mètres -, il n’est pas du tout certain qu’il soit techniquement possible de récupérer les enregistreurs de bord dans l’épave à 7 000 mètres en dessous de la surface. »
Pierre Sparacco précise que les enregistreurs de vol sont équipés de balises qui émettent un signal sur une durée d’un mois. On approche du moment où elles n’émettront plus. Le crash a eu lieu le 8 mars, le temps est donc compté. « Mais les enregistreurs de vol eux-mêmes sont capables de résister à une présence prolongée dans l’eau et même à grande profondeur. La preuve nous en a été donnée dans des circonstances presque similaires avec l’accident du Rio-Paris d’Air France. L’épave, et donc les enregistreurs, ont été récupérés deux ans après l’accident. »