Le président de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) et chef de file de l’opposition parlementaire, Honorable Soumaïla Cissé, a reçu les vœux des différentes instances de son parti le jeudi 16 Janvier 2020. Une opportunité qu’il a saisie pour porter un regard rétrospectif critique sur l’année écoulée afin de mieux baliser les défis de l’avenir pour son parti et pour le Mali.
«L’année 2019 qui s’achève aura été une année particulièrement difficile et meurtrière avec de nombreuses victimes civiles, militaires, maliennes, africaines et étrangères», a analysé l’honorable Soumaïla Cissé.
«L’année 2019 aura été aussi une année éprouvante pour notre peuple confronté à de nombreuses formes d’insécurité, de précarité, de mauvaise gouvernance et surtout de déficit d’Etat», a rappelé le chef de file de l’opposition démocratique.
Le président de l’Urd a eu un mot à la hauteur de la détresse, du désarroi et du désespoir des victimes du terrorisme, des violences intercommunautaires et aussi de la mauvaise gouvernance comme otages, déplacés de l’intérieur, réfugiés qui «vivent loin de leur famille» et migrants qui «souffrent dans leur chair les affres de l’exil que sont la violence et la xénophobie, loin du pays».
Et malheureusement, a déploré l’honorable Cissé, «2020, à l’instar de 2019, débute elle aussi sous une note macabre, déjà plusieurs morts civils et militaires».
«Nous entamons cette nouvelle année dans un contexte marqué encore par les violences de masse qui s’installent hélas durablement sur la majeure partie du territoire national, entrainant la désolation, les déplacements de population, le dénuement et le désespoir pour des millions de nos compatriotes… Depuis 2013, nous peinons à retrouver la stabilité, la paix», a précisé «Soumy».
Et cela, a-t-il dénoncé, parce que «l’armée est victime comme les autres corps de la société de l’insouciance et de la gabegie du régime». Il a ainsi déploré que la commission d’enquête parlementaire sur les «fameux aéronefs cloués au sol» n’ait pas toujours déposé son rapport. «J’ai bien peur que, comme le rapport de la commission d’enquêtes sur les évènements de mai 2014 à Kidal nous attendions encore et encore ce rapport».
Plus de solidarité vis-à-vis de ceux qui donnent leur vie pour que le «Mali reste debout»
Pour la chapelle de Soumaïla Cissé, il est urgent de mettre à «la disposition de nos forces armées et de sécurité de moyens adéquats afin de les rendre plus fortes, professionnelles, républicaines et capables de défendre et de garantir, de manière durable, la sécurité et l’intégrité du territoire national». Et cela afin de permettre à notre pays de retrouver «la stabilité, la paix, la concorde la prospérité et son honneur».
Le président de l’URD a rappelé que «la nation malienne doit être solidaire, généreuse et reconnaissante envers son armée, envers ses fils et leur famille qui ont donné de leur sang pour que le Mali reste debout».
Et comme on pouvait s’y attendre, le Dialogue national inclusif (DNI) n’a pas occulté par le chef de file de l’opposition qui conteste sa «réussite» en évoquant la fragilité du climat sécuritaire et surtout le climat social qui est toujours en ébullition.
«Bien que ce dialogue soit qualifié de réussite, le climat social ne cesse de se détériorer avec les grèves à répétition dans l’éducation et la santé. En plus aucune accalmie n’est perceptible sur le plan sécuritaire», a déploré le député élu à Niafounké et candidat malheureux au second tour de la présidentielle de 2018. N’empêche que l’Urd déclare «prendre acte» des résolutions de ces assises nationales et attend «gouvernement la publication du mode opératoire de mise en œuvre de ses résolutions dans un climat social et sécuritaire fortement dégradé sur fond d’une mauvaise gouvernance des plus criardes». En tout cas, a promis le président du parti de la poignée de mains, «le bureau exécutif national analysera très vite la situation ainsi créée et prendra les décisions idoines dans l’intérêt de notre parti en particulier et du Mali en général».
Pour le Mali, l’Urd ne se laissera pas distraire par les menaces et les intimidations
Pour ce qui est des prochaines joutes électorales, l’Urd est déjà en ordre de bataille. «En dépit de l’incertitude qui caractérise la préparation de ces scrutins nous devons être mobilisés pour ne pas être surpris. Qui parle d’élection parle de choix des candidats», a rappelé Soumaïla Cissé.
Et d’ajouter, «investissons nous pour passer ce cap dans un esprit d’ouverture et de respect des idéaux et textes du parti. Faisons de la place à ceux qui nous rejoignent. Nous devons réussir cette mission en choisissant dans la convivialité des hommes et des femmes, militants loyaux et convaincus, capables de supporter dignement les charges liées à ces fonctions électives».
Et pour relever ce défi, «ni l’ostracisme qui frappe nos cadres, ni les arrestations arbitraires, ni la calomnie» ne pourront les distraire ou les dévier du chemin tracé par le 4e congrès ordinaire de cette formation politique. Pour soulager les Maliens de leurs préoccupations et de leurs souffrances, l’Urd se veut «une force de propositions, un garant de l’équité, de la justice, une barrière contre les abus de toutes sortes qui risquent de mener notre pays à la dérive».
Pour la circonstance, Soumaïla à exhorter les fidèles de la chapelle à se donner la main et d’aller vers d’autres «patriotes convaincus tels ceux du FSD et d’autres courants politiques et sociaux». Pour l’opposant, c’est la condition sine qua non pour atteindre le «sursaut patriotique collectif» sans lequel «les souffrances inacceptables de notre peuple perdureront».
Le message est très clair : cette cérémonie de présentation de vœux marque sans doute le départ pour la conquête du pouvoir législatif cette année et exécutif en 2023 par l’Urd !
Naby