Elle vient d’ailleurs de renouveler son reproche favori, accusant Ibk de se désintéresser de l’agenda intérieur et de laisser à la seule « communauté internationale » la tâche de stabilisation du pays. Pourtant hier, on ne pouvait imaginer le chef de l’Etat ailleurs qu’à Gao où l’actualité est sanglante de Tabankort à la Cité des Askia et où la crise du Nord est dans sa spirale, descendante si elle est correctement négociée, ou ascendante si elle mal traitée.
Nous ne sommes pas loin de la reprise du processus d’Alger où la prise en compte responsable des menaces qui nous guette doit conduire à un accord rapide et positif. En même temps, jamais la Minusma n’a été aussi proche de devenir le pompier qui tire ou le pompier sur lequel on tire.
Alors qu’elle doit être vue neutre, efficace et méritant plus d’être protégée que vilipendée. Ceci, le président l’a dit, à sa manière. Sera-t-il entendu ? Peut-il être entendu ? Nous traversons des temps de passions, de zizanies, et de suspicions plaidant, au-delà d’une visite, pour une pédagogie en profondeur, afin de ramener la paix, la cohésion et la confiance qui nous désertent. Le fait est que nos compatriotes croient dur comme fer que la France et l’Onu ne sont là que pour dépecer le Mali et créer l’Azawad.
Le 9 janvier est oublié où Konna tombé soumettait le pays à la loi des barbus. Les amputés, les flagellés, les lapidés d’un temps sinistre sont oubliés. Le 11 janvier 2013 est oublié où Damien Boiteux donnait sa vie pour la liberté des Maliens. Il ne reste plus que l’ombre de Wadossen et les contrats dunaires que l’Elysée est suspecté de signer avec les fauteurs de paix. Les événements récents à Tabankort et Gao conforteront cette conviction. C’est dommage car c’est une séduisante leçon d’humanité que l’après-Konna promettait. Pas ce marais où tout et le monde s’engluent.
Adam Thiam
Source: Le Républicain-Mali 2015-01-29 23:32:39