Plusieurs personnes ont participé le samedi dernier à Bamako à une marche silencieuse contre la violence conjugale au Mali. Une initiative du mouvement « Halte aux violences conjugales », un collectif né après le décès de la jeune mère Kamissa Sissoko qui a été abattue par son mari dans la nuit du 23 janvier 2016 dans la capitale malienne. La marche a débuté au Monument de l’indépendance pour prendre fin au Centre Awa Keïta. Dans sa déclaration, le mouvement a exigé une tolérance zéro aux auteurs de tels crimes, un renforcement et application des lois en vigueur, une criminalisation des violences conjugales…
Pour stopper les violences conjugales au Mali, le mouvement « Halte aux violences conjugales » a organisé une marche le samedi passé dans la capitale malienne. La marche fait suite au drame survenu dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 janvier 2016, ou un homme a tiré à bout portant sur sa femme dans une voiture à Bamako. Les associations de défense des droits des femmes, les femmes parlementaires du Mali et les organisations des jeunes ont pris part à la marche. Vêtus de blanc, les marcheurs ont quitté, silencieusement, la place de l’indépendance pour parcourir le peu de distance qui sépare l’endroit au Centre Awa Keita. Parmi les slogans qu’arboraient les banderoles de la manifestation, dominait : « Hommage à Mariam et Kamissa, et toutes les anonymes mortes dans le silence », « Chers parents nos vies ne sont pas négociables, Non !!! Aux violences conjugales », « Tapez sur le Tam-tam pas sur votre femme », « Autorités de l’Etat ne démissionnez pas, brisons le silence».
Dans sa déclaration, le mouvement « Halte aux violences conjugales » tire la sonnette d’alarme en rappelant le décès de la jeune mère Kamissa Sissoko qui a été abattue par son mari dans la nuit du 23 janvier 2016 et celui de Mariam Diallo, une autre jeune mère assassinée par son époux. « Encore Une de plus, une de trop. Les cas sont nombreux et ne cessent de s’accroitre. Elles se comptent désormais par centaines et elles meurent dans l’ombre, dans l’anonymat. Les victimes et leurs parents se réservent encore de dénoncer les auteurs de certaines formes de violences domestiques. La préservation d’un honneur apparent ou d’une soi-disante dignité de la famille et même la pression sociale font de cette brutalité un phénomène caché donc difficile à apprécier. », lit-on dans la déclaration.
Une situation qui ne saurait continuer, selon le mouvement : « Nous décidons de dénoncer, de dire tout haut ce qui cache dans les familles, dans nos ! Familles ; disons non! non ! à cette barbarie, non ! à cette lâcheté ; demandons à nos autorités de prendre leur responsabilité afin de prescrire cette barbarie comme criminelle. Pour les cas en cours et ceux à venir, la Justice doit donner des sentences exemplaires, dissuasives; demandons à nos parents, nos familles de ne plus cautionner, sous aucune excuse sociale, ces actes brutaux et criminels. Informons nos conjoints et conjointes, que ces actes ne seront plus tolérés, aucunement! ».
Madiassa Kaba Diakité