En plus des groupes armés et terroristes, le rapport annuel 2016 de Amnesty international présenté hier mercredi 22 février 2017 épingle les casques bleus de la Minusma et l’Armée malienne impliqués dans des cas de violation des droits humains. L’ONG internationale de défense des droits de l’homme les accuse de faire recours excessif à la force à plusieurs reprises occasionnant des pertes en vies humaines.
Le rapport 2016 de l’Amnesty international sur la situation des droits humains dans le monde a été présenté à la presse ce mercredi 22 février 2017. Il ressort du document de 500 pages que 2016 a été une année de souffrance et de terreur dans les 159 pays concernés par le rapport. Pays par pays, l’ONG décrit les abus commis par les groupes armés, mais aussi par les gouvernements. Plusieurs pays africains sont pointés du doigt pour la répression des mouvements d’opposition et de manifestations pacifiques. L’Organisation internationale de la défense des droits de l’Homme va jusqu’à comparer 2016 à la deuxième guerre mondiale.
« Ce que nous pouvons retenir de ce rapport est que 2016 a été une année de souffrance et de terreur. Les regains de violation des droits humains en 2016 sont comparables aux exactions de 1930. Ce qui veut dire que 2016 a été une année catastrophique d’atteinte aux droits humains. », a regretté Salif Fofana, directeur exécutif par intérim d’Amnesty international Mali.
Malgré des progrès enregistrés dans le domaine du respect et de la promotion des droits humains, le Mali ne fait pas exception. Selon le rapport, les graves violentions des droits humains ont eu lieu dans notre et se résument essentiellement aux exactions perpétrées par des groupes armés, le recours excessif à la force, l’impunité, la justice internationale, la liberté d’expression, le droit à un niveau de vie suffisant et les droits des femmes.
S’agissant des exactions perpétrées par des groupes armés, le rapport indique que plus de 62 attaques ont été menées durant l’année, tuant 25 membres des forces de maintien de la paix et six civils qui travaillaient pour la mission de l’ONU. En plus, l’Amnesty international a mentionné l’embuscade tendue par l’Ansar Eddine en mai 2016 qui a fait cinq morts et trois blessés dans le rang des forces tchadiennes de la Minusma à 15 Km au nord d’Aguelhok, dans la région de Kidal.
Recours excessif à la force
Dans le même rapport, Amnesty international pointe du doigt des membres des forces de sécurité malienne ayant fait recours de manière excessive à la force et qui sont ainsi accusées d’exécutions extrajudiciaires.
«L’ONU a signalé 24 cas d’homicides, d’exécution sommaires et de disparitions forcées entre le mois de mars et mai dernier. Le rapport indique que sur les 103 personnes arrêtées en 2016 par les forces maliennes et internationales pour des accusations liées au terrorisme, trois avaient été sommairement exécutées et 12 ont subis des actes de torture de la part des forces maliennes », indique l’Amnesty international.
L’ONG évoque également dans son rapport que deux manifestants ont été abattus et quatre autres blessés à l’aéroport de Kidal au cours d’une manifestation contre les arrestations menées par les forces internationales.
Par contre, l’Organisation de défense des droits de l’Homme reconnaît qu’il y a eu de progrès dans le domaine du respect et de la promotion des droits de l’Homme au Mali. Elle a salué le renforcement et le rapprochement de la Commission vérité, justice et réconciliation aux populations pour enquêter sur les graves violations commises de 1960 à 2013 ainsi que l’ouverture du procès du général Amadou Aya Sanogo.
Maliki Diallo