Vient de paraître «Modibo», hommage au 1er Président du Mali indépendant

Modibo Keïta, Président du Mali -1960-1968.

Les éditions Cauris Livres viennent de publier un recueil de témoignages pour rendre hommage à feu le Président Modibo Kéita, à l’occasion de la célébration nationale du centenaire de sa naissance. Ce livre est accompagné d’un CD du discours que Modibo Kéita a prononcé le 22 septembre 1960, jour de l’accession de notre pays à l’indépendance, lors d’un Congrès extraordinaire de son parti, l’US RDA.

Co-signé par Mme Bintou Sanankoua et MM Seydou Badian Kouyaté, Modibo Diallo et Cheick Oumar Diarrah, l’ouvrage de 81 pages comporte, outre des textes des auteurs, une lettre du Président Modibo Kéita à sa nièce Fatoumata Mah Diako, avec laquelle il eut d’intenses échanges épistolaires de 1968, date du coup d’Etat qui mit fin à la 1ère République, à 1977, année de son décès.

Cette lettre nous révèle l’ampleur de l’activité rédactionnelle de Modibo Kéita lorsqu’il était en prison. En effet, ce grand intellectuel y parle de trois manuscrits sur lesquels il travaillait et pour lesquels la documentation dont il avait besoin n’était plus à sa disposition, alors qu’il la rassemblait pour l’un des textes depuis 1954. Pourquoi, parce que «ils étaient au Palais», comme l’écrit le Président Kéita, et ont donc été certainement saccagés ou détruits.

Richement illustré, «Modibo» dresse le portrait et propose une biographie exhaustive de cet «architecte de la nation malienne, visionnaire politique et chef d’Etat humaniste», pour reprendre les titres de certains chapitres, «un nationaliste intransigeant et un socialiste inventif», et s’attelle à définir son héritage, après être revenu sur le film du coup d’Etat perpétré le 19 novembre 1968 par le CMLN.

Dédié «au Président Modibo Kéita, pour son amour du Mali et du peuple malien», le livre se clôt sur une citation de Mamadou Dia, qui fut Vice – Président de la Fédération du Mali et Président du Conseil de gouvernement du Sénégal, dans son ouvrage «Mémoires d’un militant du Tiers-Monde», publié en 1985. Quel meilleur plaidoyer que celle-ci, que nous vous livrons in extenso, pour vous inciter à vous le procurer et à le lire?

«Le souvenir de l’action de Modibo Kéita doit résonner, d’abord et avant tout, comme un puissant appel au sursaut à l’adresse des générations montantes. Un cri du cœur qui exalte les vertus de l’unité, de la dignité, de la grandeur africaines, pour la consécration desquelles il a si ardemment vécu». En ces temps troublés et orphelins de repères pour beaucoup, c’est un constat à méditer.
Ramata Diaouré