Depuis quelques années, certains professeurs des différentes facultés de l’Université de Bamako et des grandes écoles n’ont eu d’autres moyens pour se faire de l’argent que de piller les maigres bourses octroyées aux étudiants par l’achat obligatoire des brochures. Gare à l’étudiant qui n’achètera pas la brochure : il risque de se voir infliger une mauvaise moyenne en fin d’année. Une fois les brochures mises en vente, les responsables des classes ont la charge, sur ordre du professeur, de recenser les étudiants ayant payé les brochures dont les prix varient entre 2000 à 5000 F CFA. La Faculté des sciences juridiques et politiques et celle des lettres, langues, arts et sciences humaines excellent dans ce commerce honteux qui amène les professeurs commerçants à arrêter les cours magistraux pour obliger les étudiants à payer pour accepter toute chance de passer en classe supérieure. Là encore, il est formellement interdit aux étudiants de polycopier la brochure.
Le plus regrettable, c’est l’impuissance des administrations de ces facultés qui ne lèvent même pas le petit doigt pour condamner cette arnaque de certains professeurs qui rient d’ailleurs de la décision prise l’année dernière par le Rectorat interdisant la vente des brochures et surtout l’organisation des cours privés par les professeurs qui en profitent pour organiser la fuite des sujets d’examens.
Pourtant, sur les antennes de la radio nationale, le secrétaire général du Rectorat, Mansa Makan Diabaté, a hurlé sa colère et sa détermination à mettre fin aux pratiques ci-dessus décriées. Rien n’y fit, les professeurs continuent au vu et au su de tout le monde avec leur quête effrénée d’argent.
Abdoul Karim Maïga
L’ Indicateur Renouveau 03/12/2010