Dans le quartier de Kalaban-Coura, un groupe d’étudiants causait devant le salon de coiffure d’Adidiasse Dembelé. Le jeune homme de 24 ans profite des vacances pour développer les activités de son salon de coiffure où d’autres étudiants du quartier viennent, certains pour travailler, d’autres pour causer.
«Pendant cette période, je viens coiffer les gens pour avoir un peu d’argent par ce qu’il n’y a pas de travail. On le faisait pour tuer le temps au lieu de s’assoir à la maison», témoigne Adidiasse qui vient de finir ses études à l’université. Mais c’est avec du sérieux qu’il fait ce petit boulot. «Oui, je l’exerce avec amour, le peu que je gagne m’aide à subvenir à mes besoins», a-t-il poursuivi.
Les demoiselles sont également motivées pendant les vacances pour se faire un peu d’argent en travaillant. Lydie Dabou, une étudiante de 24 ans habitant le quartier de Kalaban-Coura ACI vend des habits de diverse qualité presque pendant chaque vacance. «Au fait, j’aide ma mère en ce moment pour qu’elle puisse se reposer et entreprendre d’autres activités», explique l’étudiante avec sourire.
Lydie aussi dit qu’elle aime ce travail qui l’occupe uniquement pendant les vacances pour aider sa famille, mais également pour gagner de l’argent. «La marchandise n’est pas la mienne, mais l’argent qu’on gagne rentre immédiatement dans notre trésor», ajoute l’étudiante qui aime d’autres activités pendant les vacances, surtout la musique.
Quant à Nandy Touré, 19 ans, c’est la couture qui l’intéresse pendant les vacances. Et cela lui permet de s’occuper de ses besoins puisqu’elle n’a pas d’autres choses à faire pour obtenir de l’argent. «Maintenant, je maitrise la couture».
Au départ, Nandy abandonnait l’école au profit de l’atelier où elle gagne de quoi acheter tout ce dont elle a besoin. Aujourd’hui, elle ne veut plus arrêter, car elle a décidé de se consacrer définitivement à la couture de peur du chômage. «Il n’y a pas de travail au Mali», raconte-t-elle.
Les jeunes qui travaillent pendant les vacances expriment généralement le désir d’être indépendant. «S’il n’y a pas de travail il faut entreprendre quelque chose pour subvenir à tes besoins», affirme Alfousseini Sidibé. Pour ce lycéen, il faut chercher toujours à être indépendant financièrement.
Alfousseni gagne ainsi de l’argent en faisant ce qu’il appelle du «business ». Après avoir fais plusieurs fois le bac sans succès, il est devenu distributeur agrégé chez Mobicash, un service mobile de transfert d’argent. «Je fais des transferts, des dépôts d’argent», dit-il.
Même des étudiants revenus au pays pour les vacances ne «chôment pas» à Bamako où les petits métiers attirent les jeunes. C’est le cas de Mohamed qui étudie au Maroc. «Je viens coudre les habits dans cet atelier pour gagner un peu. Je ne voulais pas rester à la maison ; mieux vaut venir s’entrainer. Pour moi ce n’est pas la recherche du profit», explique-t-il.
Oumar Gnissama
Stagiaire