Washington a dénoncé mardi le rôle « déstabilisateur » de Pékin et Moscou en Afrique, en déroulant le tapis rouge pour des dizaines de dirigeants africains et miroitant des milliards de dollars d’aide pour regagner en influence sur le continent.
Près d’une cinquantaine de dirigeants africains, dont certains très critiqués en matière de respect des droits humains, ont été invités à ce sommet, le second de la sorte après celui organisé en 2014 sous la présidence de Barack Obama, et que le président américain Joe Biden entend mettre à profit pour repositionner son pays sur le continent.
S’exprimant lors d’un forum sur la sécurité en présence de plusieurs dirigeants africains, le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin a d’emblée constaté que « la Chine étend son empreinte sur le continent quotidiennement (…) et cela pourrait avoir un effet déstabilisateur si ce n’est pas déjà le cas ».
Quant à la Russie, elle « continue d’envoyer des armes à bas prix et des mercenaires » à travers le continent, a-t-il dit.
« La combinaison de ces activités de ces deux pays, je crois que cela mérite d’y prendre garde. Et il est clair que leur influence pourrait être déstabilisatrice », a poursuivi le chef du Pentagone.
Dans cette offensive de charme des Etats-Unis pour séduire des partenaires africains parfois réticents, les Etats-Unis ont mis la main au portefeuille, promettant de consacrer « 55 milliards de dollars à l’Afrique sur trois ans », selon la Maison Blanche.
L’administration Biden doit en distiller le détail tout au long de ce sommet de trois jours dans la capitale.
Un siège au CS et une place au G20
Le président Biden devait intervenir mercredi et jeudi devant le sommet.
Il y plaidera notamment en faveur d’un rôle accru pour l’Afrique sur la scène internationale, avec un siège au Conseil de sécurité de l’ONU, et pour que l’Union africaine soit formellement représentée au G20.
Lors d’un forum organisé en marge du sommet avec la diaspora africaine aux Etats-Unis, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a assuré mardi matin que la nouvelle stratégie des Etats-Unis se résumait à un seul mot: « partenariat ».
Le tout, « en reconnaissant que nous ne pouvons pas régler seuls nos priorités partagées », a-t-il dit lors de ce forum au musée national de l’histoire et de la culture afro-américaines dans la capitale des Etats-Unis.
Cette nouvelle stratégie avait été dévoilée l’été dernier annonçant une refonte de la politique des Etats-Unis en Afrique subsaharienne, pour y contrer la présence chinoise et russe.
La Chine est le premier créancier mondial des pays pauvres et en développement et investit massivement sur le continent africain, riche en ressources naturelles.
Outre les investissements, le changement climatique, l’insécurité alimentaire – aggravée par la guerre en Ukraine – ou encore les relations commerciales et la bonne gouvernance sont au centre de la rencontre.
Source: Lopinion.ma