L’UNTM a animé ce vendredi 28 avril 2017 un point presse à la Bourse du travail à l’occasion de la fête des travailleurs célébrée chaque année à la date du 1er mai. Elle était animée par Yacouba Katilé. La centrale invite le gouvernement au respect des clauses établies sur la situation des licenciées de certaines grandes sociétés et s’apprête à déposer de nouvelles doléances pour améliorer les conditions de travail et de vie des travailleurs.
Ce point de presse à la veille du 1er Mai, s’inscrivait dans un rituel, depuis 2013. Il s’agissait, pour la centrale syndicale, l’UNTM de faire le point de la situation nationale globale.
D’entrée de jeu, Yacouba Katilé, secrétaire général de l’UNTM, a déploré le refus par le gouvernement de mettre en place la commission de suivi de l’exécution des points d’accord comme prévu dans le procès-Verbal de conciliation du 28 octobre 2014 sur le problème des travailleurs compressés de la Comatex, de l’Huicoma, de l’Itema, de la Smecma et de l’Azalaï Hôtel de Tombouctou.
Sur ce point, dira le secrétaire général de l’UNTM, le gouvernement n’est pas parvenu à démontrer le contraire des déclarations des travailleurs compressés qui affirmaient de façon catégorique n’avoir conclu aucune transaction sur le paiement de leurs droits. Versant dans le dilatoire, le gouvernement invitait l’UNTM et lui-même à effectuer des recherches, à explorer les archives pour situer la vérité.
« Un recours a été fait au notaire, garant des transactions.
Les documents qu’il a mis à la disposition du gouvernement, que nous sommes parvenus à avoir, confirment la véracité des déclarations des ex-travailleurs compressés. Notre point de vue, après l’examen des documents financiers, était que l’Etat devait liquider intégralement les droits des compressés », a indiqué M. Katilé. A ce jour, ceux de Huicoma de Koulikoro, Koutiala, Kita, n’ayant reçu de satisfaction ont décidé de s’installer dans l’enceinte de la Bourse du travail, jusqu’au paiement intégral de leurs droits en érigeant un quartier général qu’ils ont nommé « Huicomabougou ».
A propos des compressés, le ministre de l’Economie et des Finances avait instruit à une commission, le contrôle des documents financiers. « Ce contrôle est terminé. Mais l’UNTM n’a pas reçu ses conclusions », a informé son secrétaire général.
« Nous avons été très patients, alors que les intéressés souffrent, que certains sont morts, que leurs enfants et petits-enfants ne vont même plus à l’école. L’occasion est bonne pour dénoncer la fausse gratuité de l’école, car des taxes de tous genres s’abattent sur des familles démunies et que des filles et garçons abandonnent les classes, du fait de la pauvreté de leurs enfants », s’est indigné M. Katilé.
Tableau mi-figue, mi-raisin
« Ainsi vu, le tableau est sombre. Mais nous devons à la vérité de dire que des points sont satisfaits ou sont en cours d’exécution. Le domaine de l’IER, la loi sur les loyers (quoique son application n’est pas faite), l’augmentation des primes de mission pour les travailleurs subalternes, la ratification des conventions internationales du travail, l’Usine malienne de produits pharmaceutiques.
Ajoutés aux revendications financières satisfaites totalement depuis le 1er janvier 2017 par la hausse de la valeur indiciaire à 400 F CFA, on peut conclure que des progrès sont faits. Mais les accords sont faits pour être appliqués. Nous déplorons que certains travailleurs relevant du secteur privé attendent toujours de bénéficier des augmentations consenties transposées au terme de concertations avec les patrons. Nous déplorons que la baisse de l’ITS ne soit pas encore appliquée, notamment dans le privé, en totalité. C’est dire qu’il y a plutôt une grande insatisfaction par rapport à l’exécution du procès-verbal de conciliation du 28 octobre 2014, soulignera-t-il.
Nouvelles doléances
Pour une amélioration du pouvoir d’achat, pour mettre plus d’équilibre dans les traitements et la gestion des carrières des agents d’une même fonction publique, l’UNTM déposera dans les jours prochains des doléances. « Nous les voulons sujets de négociation dans un esprit de respect mutuel, de responsabilité pour éviter des frictions inconvenantes dans le partenariat », a annoncé le secrétaire général.
O. D.