‘’La très grande pauvreté, selon lui, ne rime pas avec la morale. ‘’Aujourd’hui, a-t-il martelé, il est sidéré par l’incurie des pouvoirs publics à trouver une solution. Il a dénoncé la complicité entre les autorités et une poignée d’opérateurs économiques à qui sont exclusivement attribuées les exonérations.
Il a regretté la hausse des prix des denrées de première nécessité, entre autres, le riz, le lait, le sucre, l’huile, le savon… Au Mali, a-t-il ajouté, le Smig couvre à peine le prix du riz. Le Smig, selon lui, devrait être calculé en fonction des besoins essentiels des ménages moyens. C’est le minimum, a-t-il laissé entendre, qu’il faut aux travailleurs pour vivre.
A propos de la corruption, le président de l’Unpr se demande s’il y a un Etat au Mali, car la corruption s’est institutionnalisée. Il a parlé du scandale du Rapport du Fonds mondial, du narco-trafic, des marchés de gré à gré attribués à des incompétents. L’une des causes de la paupérisation, a-t-il dit, c’est la corruption. Concernant les élections générales, il a déploré l’absence de fichier, ce qui risque de créer une crise majeure. Même si notre constitution a besoin d’être révisée, a-t-il affirmé, la révision constitutionnelle est inopportune en ce moment. S’expliquant sur les réformes, il a dénoncé le manque de pouvoir du Premier ministre qu’on peut jeter à tout moment. La vacance du poste de député, a-t-il souligné, renforce le clientélisme entre l’exécutif et le législatif.
Le concept de Malien d’origine garde, a-t-il assuré, les germes de l’ivoirité dont les Maliens devraient se méfier. Il a dénoncé le coût exorbitant du référendum. Pourquoi une deuxième chambre, alors que le Haut conseil des collectivités peut jouer correctement son rôle, s’est-il demandé ? Le Sénat, a-t-il dit, ne sert qu’à renforcer les pouvoirs des parlementaires et augmenter les charges de l’Etat.
Pour conclure, Modibo Sangaré a annoncé une marche de l’Unpr, vendredi prochain. L’itinéraire de la marche va de la Bourse du travail au monument de la paix. Il promet que le parti continuera ces marches, tous les vendredis, s’ils n’obtiennent pas satisfaction. Concernant l’Amo, même si l’esprit est sain, a-t-il indiqué, c’est la question de la confiance qui se pose à cause de la mauvaise gestion.
Baba Dembélé
Le Républicain 18/08/2011