Université de Bamako / Enfin le bout du tunnel ?

A quelques semaines de la rentrée universitaire prévue en octobre 2011 tous les regards sont braqués sur cette rentrée  de l’espoir. Cette décision  qui n’avait pas eu l’adhésion de certains partenaires  privilégiés de l’école (le Snesup et l’Aeem) était politiquement courageuse et objectivement nécessaire. Sa nécessité résidait dans le fait que l’université de Bamako vivait dans un état de confusion sans précédent avec des années  qui se chevauchaient  et l’incapacité de l’administration à gérer les effectifs. A quelques semaines de la rentrée, où en est-on avec l’état d’exécution des résolutions annoncées pour une reprise optimale de l’UB ? Des mesures qui avaient suscité beaucoup d’espoir mais également des interrogations quant à leur faisabilité dans les délais impartis.

Les infrastructures administratives et pédagogiques

La cité universitaire de Kabala tant attendue, avec sa résidence universitaire de 4000 places, ses blocs administratifs et pédagogiques, ne sera disponible en totalité qu’en avril 2012. La construction de nouveaux  locaux à la Fast est pratiquement terminée. Ce qui est une bonne nouvelle pour cette faculté, jadis fleuron de l’UB, qui vit des heures particulièrement sombres avec les problèmes liés à l’application du système Lmd. Les travaux de rénovation des résidences existantes n’ont pas encore commencé pour une durée prévisionnelle de 3 mois. « Les travaux vont commencer incessamment.

Tout est fin prêt on attend juste l’accord de la Dgmp » déclare un responsable du Cenou. En attendant le Cenou prévoit le bail d’immeubles à grandes capacités pour servir de résidences universitaires. Le loyer sera de 1500 Fcfa/par mois et par étudiant. La restauration sera assurée par des prestataires privés à des prix variant entre 150F cfa à 250 F cfa le plat. Des dispositions similaires sont en cours d’élaboration pour l’université de Ségou qui ne dispose pas encore de résidence  universitaire. Les conditions de vie  et d’accès seront strictes pour éviter les débordements constatés par le passé. La politique de recrutement adoptée par le département en charge du supérieur avec le recrutement d’une cinquantaine d’assistants cette année est sans conteste l’une des manifestations de cette volonté politique clairement affichée des autorités à démarrer cette année académique dans les meilleures conditions possibles.

L’épineuse question de la gestion des effectifs

Et comme disait Shakespeare : «  là est tout l’embarras ». Les problèmes de l’UB peuvent se résumer en 2 mots : effectifs pléthoriques.

Les 31,46% de réussite au bac 2011 posent avec plus d’acuité cette problématique de la gestion des effectifs. La scission de l’université de Bamako en quatre autres universités et l’ouverture de celle de Ségou apporteront un semblant de réponse cette année. La vulgarisation de la formation à distance, l’amélioration du cadre de l’enseignement supérieur privé, l’exploitation au maximum  des infrastructures existantes quitte à dispenser des cours tard dans la nuit sont entre autres  mesures envisagées pour juguler ce problème à long terme.

L’histoire nous a enseigné que dans notre système éducatif, il n’y a pas de solutions à long terme. Ce qui sous-entend que la recherche de solution à ces problèmes est une lutte de tous les jours qui exige l’implication de tous les acteurs du processus à quel que niveau que ce soit. C’est à ce seul titre qu’on pourrait avoir une rentrée universitaire « normale ». Le gouvernement déploie d’énormes efforts en respectant ses engagements avec certains de ses partenaires sociaux. En témoignent le paiement intégral des bourses au titre de l’année universitaire 2011-2012 et la satisfaction de certains points du protocole d’accord avec le Snesup et la poursuite des travaux pour les autres.

Tout n’est pas parfait et tout  ne sera sûrement pas prêt pour cette rentrée. C’est une évidence ! Mais pour une fois l’espoir est permis.

Hamidou Tangara

 

Le Républicain 14/09/2011