C’était à la faveur d’une con férence de presse tenue le mercredi 17 août 2011 à la Maison de la Presse où e président du parti UNPR a fait le constat d’une cherté inadmissible de l’ensemble des produits de première nécessité dans notre pays. La population est laissée à elle-même, le laisser-aller et le laxisme ont favorisé la dislocation des familles, le pouvoir en place est incapable, les fondements de notre société ont disparu. Tel est le chapelet de difficultés et lacunes égrenées par Modibo Sangaré, en précisant que les prix des produits de première nécessité ont continué à grimper au mois béni de Ramadan pendant que des exonérations sont accordées à une minorité d’opérateurs économiques à travers les relations parentales ou des proches.
Au début de la crise, on faisait croire à la population qu’elle découle du problème ivoirien, mais la réalité est face à nous aujourd’hui, estime M. Sangaré, en faisant constater que le prix de la viande a augmenté de 300 f et celui du lait de 400 f CFA dans un pays d’élevage comme le Mali.
Jetant un coup d’œil sur la grille salariale, le président de l’UNPR propose une révision du Smic pour que le fonctionnaire moyen malien puisse subvenir à ses besoins familiaux. Toujours dans le cadre de la cherté de la vie, l’interlocuteur de la presse nationale n’a point été tendre avec l’ex PM Modibo Sidibé sur son projet Initiative Riz. Lequel a terminé, selon lui, en queue de poisson, à cause de la cupidité de son initiateur.
De la corruption au Mali
Aux dires de Modibo Sangaré, la corruption est devenue institutionnelle dans notre pays, à un point tel qu’on en est à s’interroger sur l’existence d’un état malien. Le président de l’UNPR s’indigne par exemple du fait qu’une formation politique composée essentiellement de fonctionnaires de l’Etat évalue son budget de campagne à sept (7) milliards avec la contribution de 2,5 milliards de franc CFA du candidat à la présidentielle. Et de dénoncer du même coup l’opulence des Directeurs Administratifs et Financiers (DAF) propriétaires, pour certains, de deux à trois châteaux dans les quartiers résidentiels, le cas d’un ministre du gouvernement propriétaire de 40 camions bennes, etc.
Dans sa présentation, Modibo Sangaré a trouvé que l’affaire du Fonds Mondiale demeurera confuse et floue tant que les enquêtes n’auront pas édifié sur la présumée implication d’une famille entière dans le détournement dudit fonds. Sans aucun détail sur l’impact de l’or sur l’économie nationale, le président de l’UNPR soutient que le Mali possède tous les facteurs pour son développement.
De la reforme constitutionnelle et le mensonge sur Moussa Traoré
Aux yeux du président de l’UNPR, le pays a certes besoin de reforme constitutionnelle mais qui devait intervenir depuis l’année dernière. Ce n’est donc pas à l’approche des élections qu’on doit le faire, a-t-il estimé, en invitant les Maliens à s’inspirer de l’expérience des autres pays. En effet, la reforme constitutionnelle, selon M. Sangaré, engendre un coût très élevé pour le pays et c’est en raison de tous ces amalgames dans le pays ainsi que le statuquo dans la gouvernance que le parti a initié une série de marches à compter du vendredi 19 pour réclamer le changement.
Le président de l’UNPR, qui explique le litige de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) par un manque de confiance des payeurs aux receveurs, a par ailleurs profité de l’occasion pour affirmer l’ex président Moussa Traoré a été victime de grand mensonge.
Pour la simple raison qu’il est sollicité par le peuple lorsqu’il part s’acquitter de ses obligations religieuses dans la grande mosquée de Bamako. Et de marteler que toutes les vérités n’ont pas été dites sur le Général Moussa Traoré.
Oumar Korkosse
Aurore 12/09/2011