Dans une vidéo sur les réseaux sociaux, le premier vice-secretaire parlementaire du Conseil National de Transition Amadou Albert Maïga annonce l’usage très prochain des armes pour libérer la ville de Kidal. Cette déclaration qui consiste à jeter de l’huile sur le feu prouve à suffisance l’immaturité politique de ce membre du Conseil national de transition.
« Nous rentrerons très bientôt dans la guerre de libération de Kidal afin de couper la tête du serpent», telle est la déclaration faite par le premier vice-président parlementaire du Conseil national de transition Amadou Albert Maïga dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. Dans cette vidéo postée aussi sur sa propre page Facebook, ce responsable du CNT raconte plusieurs autres propos qui ne sont pas de nature à concilier les positions au moment même où la tension monte entre le gouvernement et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).
Ces propos va-t’en guerre du premier vice-secretaire parlementaire du CNT affichent au grand jour son immaturité politique et diplomatique. Nous pensons que son statut de responsable dans la haute sphère de l’Etat l’impose une certaine retenue en vue de permettre au gouvernement de garder toutes les cartes en main pour réussir la paix sans pourtant aller à l’escalade armée.
Or, ses propos peuvent facilement contribuer à jeter de l’huile sur le feu au moment où le fossé s’agrandit entre le gouvernement et les groupes armés de Kidal autour de l’Accord pour la Paix et réconciliation. Au lieu de cette sortie va-t’en guerre, son institution qu’il est censé représenté partout où besoin sera le CNT se doit d’apaiser, de dialoguer en mettant en avant l’Accord pour la paix et la réconciliation que le Mali tout comme les autres signataires se sont engagés à mettre en œuvre. Même si certains points de cet accord nécessitent certes des révisions en vue d’un retour rapide de la paix.
Le retour de Kidal dans les rangs est une priorité pour tous les maliens et les autorités de la transition en premier. Mais cette logique guerrière d’Amadou Albert Maïga n’est probablement pas celle des autorités de transition préoccupées par la lutte contre le terrorisme ou encore les réformes constitutionnelles et institutionnelles devant aboutir aux élections. Le Mali qui mène actuellement une lutte contre le terrorisme n’a aucunement intérêt à ouvrir un autre front qui exigera des grosses ressources humaines et financières en dépit de la montée en puissance de nos forces armées. Le CNT ne doit-il pas recadrer Ahmadou Albert Maïga ? Plusieurs observateurs pensent que oui. A défaut le concerné doit faire un rétropédalage.
En tous les cas, les condamnations se sont multipliées depuis que cette «bombe» est lâchée. C’est le cas du mouvement «Tabalé» intervenant dans la protection et la promotion des droits humains, qui a appelé le gouvernement et le CNT à se désolidariser de Ahmadou Albert Maïga. Quant à la CMA, elle dit avoir pris au sérieux la déclaration de ce membre du CNT.
Oumar Alpha