UNE Résolution de la crise malienne / Mme Zuma arrive avec les recettes de l’UA

La réunion du groupe de soutien et de suivi sur la situation au Mali, qui s’ouvre demain vendredi au Cicb, sous la haute présidence du Pr Dioncounda Traoré, président de la République par intérim parait à cet effet comme une rencontre de toutes les chances pour notre pays. Elle est l’expression de la synergie des capacités de la sous-région, de toute l’Afrique à travers l’Union africaine, mais des puissances du monde, sous la bannière de l’Union africaine.

En tout cas l’Union africaine offre un cadre disposant davantage de ressources que la Cedeao qui n’a pas de troupes encore moins de moyens. En plus certains pays du champ n’étant pas membres de la Cedeao comme l’Algérie et la Mauritanie préfèreraient le cadre plus élargi de l’Union africaine. Le Tchad et l’Afrique du sud qui veulent apporter leurs aides le feront également dans le cadre de l’UA. Sans doute notre pays apprécie à sa juste valeur la volonté affichée de Mme Zuma de faire de la question malienne une priorité, et qui ne manquera pas de rallier à sa démarche son pays et tous les pays africains et des grandes puissances. C’est dire que le Mali attend beaucoup de cette rencontre.  La rencontre abordera des questions aussi cruciales que celles du Processus politique et gouvernance inclusive ; de Restauration de l’autorité de l’Etat au nord du Mali et préservation de l’unité et de l’intégrité territoriale du pays ; d’Organisation d’élections libres, régulières et transparentes ; d’Appui à la reconstruction post-conflit et à la consolidation de la paix, entre autres.

 

A cet effet, l’UA et la CEDEAO harmoniseront plusieurs points de leurs approches pour aider les acteurs maliens à consolider les institutions de la transition et à mettre effectivement en œuvre les deux principales tâches qui lui sont assignées, à savoir la restauration de l’autorité de l’Etat au Nord et l’organisation d’élections libres, régulières et transparentes.

L’atteinte de cet objectif passe désormais par une interaction soutenue entre la communauté internationale, les autorités maliennes et les autres parties prenantes, en vue de renforcer les institutions de la transition et de promouvoir des mesures de confiance entre tous les acteurs maliens, notamment par le renforcement de la présence politique internationale à Bamako, des visites régulières de haut niveau conduites conjointement par la CEDEAO, l’UA, l’ONU, l’UE et d’autres partenaires internationaux, selon « un projet de concept stratégique pour la résolution des crises maliennes », un document encore confidentiel.  Il faut également « un soutien aux autorités maliennes dans l’élaboration et la mise en œuvre, dans les plus brefs délais possibles, d’une feuille de route pour la transition, sur la base d’une consultation nationale élargie; un soutien aux autorités Maliennes en vue de la mise en place des institutions requises pour assurer une transition inclusive et consensuelle, en ayant à l’esprit les annonces faites par le Président par Intérim dans son message à la Nation du 29 juillet 2012. L’atteint e de l’objectif politique passera en outre, par la levée par l’UA de la mesure de suspension de la participation du Mali à ses activités. « L’UA et la CEDEAO prendront des mesures pour encourager les acteurs internationaux concernés à lever les sanctions diplomatiques et à progressivement reprendre les programmes d’aide au développement, étant entendu qu’un engagement résolu de la part des parties prenantes maliennes à mener à bien les tâches de la transition, ainsi qu’une plus grande responsabilisation de l’administration malienne, seront de nature à faciliter ces démarches », précise le projet de concept stratégique.

Le deuxième objectif stratégique est d’aider le Mali à restaurer l’autorité de l’Etat dans la partie nord du pays et de sauvegarder son unité et son intégrité territoriale. Compte tenu de l’urgence de la situation et de la gravité des menaces qui pèsent sur la paix et la sécurité régionales et internationales, aucun effort ne doit être ménagé pour atteindre cet objectif dans les plus brefs délais possibles.

Le dialogue avec les groupes armés rebelles maliens

À cet égard, les mesures envisagées dans le concept stratégique concernent

1<: (a)  le soutien aux efforts déployés par les autorités maliennes, à travers la structure nationale appropriée, en vue d’engager le dialogue avec les groupes armés rebelles maliens désireux de rechercher un règlement pacifique sur la base des principes énoncés par la communauté internationale, étant entendu que les négociations ne sauraient durer indéfiniment. Dans ce contexte, il importe d’assurer une facilitation coordonnée de la CEDEAO, des pays du champ et d’autres parties prenantes internationales, d’apporter le soutien technique requis de la part de la CEDEAO, de l’UA et de l’ONU.

L’UA et l’ONU travailleront de concert avec les autorités maliennes, les pays voisins, la CEDEAO et les autres structures compétentes de la région, en particulier celles mises en place par les pays du champ, pour déterminer les modalités appropriées en vue d’une surveillance renforcée des frontières;

La stratégie intègre l’élaboration immédiate par l’UA et la CEDEAO, en collaboration avec le Mali et les pays de la région, d’une liste des principaux dirigeants et membres des groupes armés impliqués dans les attaques au nord du Mali, en violation du droit international humanitaire, en vue d’éventuelles sanctions, si lesdits groupes ne s’engagent pas à ne plus commettre d’autres actes de violence et ne se prononcent pas sans équivoque en faveur d’une solution pacifique et négociée, ainsi que d’une liste de tous les individus impliqués, d’une manière ou d’une autre, dans des activités terroristes, aux fins de sanctions immédiates.

B.Daou

Le Republicain 18/10/2012