Cette série d’incidents a commencé en octobre dernier. La circulation routière sur l’Avenue de l’OUA a été alors sérieusement perturbée le jeudi 21 octobre au niveau de l’auto-gare de Sogoniko. Raison invoquée : l’un des deux segments de la dalle en béton de la passerelle s’est écroulé suite à la percussion par un camion remorque.
Pourtant, la circonstance de l’accident cache mal d’autres causes qui impliquent d’autres responsabilités telles le chauffeur du camion, l’entreprise de construction Covec, l’Autorité routière …
Selon les témoignages recueillis à son temps, le conducteur du camion est sans nul doute le principal responsable de l’accident, résultante de son entêtement. De sources concordantes, on append que le chauffeur du camion d’immatriculation ivoirienne savait que le volume des contre-plaques qu’il transportait ne l’autorisait pas un passage sous une passerelle de 5 m. Mais profitant de l’absence des policiers au poste le plus proche, il se serait déterminé à franchir le « Rubicon » malgré un premier blocage. Ainsi, ce qui devait arriver arriva. Un segment de la dalle de la passerelle s’est écroulé empêchant la circulation à ce niveau pendant longtemps.
Mais comment est-ce qu’avec un poids dépassant 5 mètres de haut, le chauffeur du camion a pu franchir les postes de pesage et de contrôles à l’entrée de la ville ? Là est la question.
Selon des informations recueillies à la Section voie publique du Commissariat de police du 7e Arrondissement, le chauffeur a été verbalisé suite au contrôle de routine. On rappelle qu’il a été dépossédé du cahier de son véhicule au poste de péage pesage de Sanankoroba. Est-ce une raison de le laisser continuer avec une charge excédant les normes sécuritaires ? Logiquement non. Pourtant c’est ce qui a été le cas et qui lève du coup un pan du voile sur la porosité, le laxisme, la complaisance, et la corruption qui caractérise les contrôles à nos postes de contrôles à l’entrée et à la sortie de nos villes. Bref, les postes de pesage ont leur part de responsabilité dans ce genre d’accident. Lors des lancements des pesage-péage, l’autorité routière expliquait à l’opinion que tout véhicule transportant une surcharge ne pourra franchir le poste de pesage. D’ailleurs, il avait été dit qu’un tel véhicule est déchargé de son poids excédentaire et son chauffeur est soumis au paiement d’une contravention. Pour ce cas, on réalise que la loi a été piétinée.
La troisième responsabilité et non la dernière dans cet accident est bien sûr celle de l’entreprise de construction qui a pêché en laissant suspendre des tonnes de béton, des semaines durant, sur la tête des usagers d’une voie si pratiquée sans aucune mesure de sécurité. Il faut rappeler que la dalle de cette passerelle a été posée il y a plus de trois semaines sans être fixée. Donc, elle était prédisposée à céder au moindre choc d’un mastodonte.
L’entreprise chinoise Covec, en charge de la construction de l’ouvrage, veut se décharger sur d’autres. Un de ses responsables a joué à la comédie prétextant qu’il ne comprend ni français, ni anglais. Il a même écarté d’un revers de main le service d’un interprète à lui proposée.
Pourtant, avant l’arrivée des journalistes sur les lieux, le même technicien chinois expliquait en bon français que « l’accident survenu n’est pas un accident de travail mais de circulation ».
Mais, il n’était pas mercredi dernier un nouvel incident provoqué par un autre camion qui s’est accroché à une des barrières mises pour protéger l’ouvrage. En tous cas, cet accident dont les responsabilités sont partagées, risque de porter un coup dur à la timide pratique des passerelles par les Bamakois.
Markatié Daou
L’Indicateur renouveau 17/12/2010