Les autorités de la transition burkinabè vont devoir répondre à certaines préoccupations évoquées lors du sommet de la CEDEAO la semaine dernière à Accra.
La CEDEAO n’a pas imposé au Burkina Faso un délai pour lui proposer un chronogramme de la transition. La déclaration du dernier sommet extraordinaire de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’organisation sous-régionale tenu le vendredi 25 mars dernier à Accra au Ghana, relayée par de nombreux médias n’est pas la bonne, a précisé la ministre des Affaires étrangères Olivia Rouamba :
« Je n’ai pas manqué de prendre attache avec le président de la commission de la CEDEAO. Il m’a envoyé une bonne version dûment paraphée. Il n’y était nullement fait cas d’une date qui est celle du 31 mars alors que la version intermédiaire, qui n’est pas l’officielle, faisait cas de cette date comme date butoir. »
Durée de la transition
La conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO dans la version officielle de son communiqué notamment en son point 20 reste très préoccupée par la durée de la transition fixée à trois ans par la charte de transition. Pour le porte-parole du gouvernement, la priorité du Burkina Faso ne saurait se limiter à une question d’organisation d’élections.
« Nous sommes conscients qu’on ne peut pas sortir d’une situation pareille en ayant en ligne de mire l’organisation d’élections. Notre territoire est occupé au maximum dans toutes les localités. La première des choses à faire c’est d’assainir le territoire, de permettre le retour de la paix afin que le jeu démocratique puisse se passer dans une ambiance assez paisible » a déclaré Lionel Bilgo.
Les chefs d’Etat et de gouvernement exigent tout de même du Burkina Faso la finalisation d’un chronogramme acceptable de la transition au plus tard le 25 avril prochain.
Le Burkina est allé vite dans la mise en place de ses différentes structures comparé à certains pays. En un mois et demi, on avait une visibilité. Cela témoigne de la bonne volonté des autorités du moment à collaborer, soutient Olivia Rouamba, la ministre des Affaires étrangères.
Libération de Rock Marc Christian Kaboré
Un des sujets majeurs sur la table des discussions ce vendredi (01.04) entre les émissaires de la CEDEAO et les autorités de la transition sera la libération de l’ancien président Roch Marc Christian toujours assigné à résidence surveillée, depuis son renversement par l’armée le 24 janvier. Le gouvernement lui propose de faire un choix entre deux domiciles mais confirme qu’il ne sera pas libre de tout mouvement pour des raisons de sécurité. Des concertations seraient en cours pour le transfert de l’ex-président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré. Celui-ci est maintenu en résidence surveillée depuis le putsch qui l’a renversé le 24 janvier, dans une maison familiale de son choix, selon le porte-parole du gouvernement.
« Pour sa sécurité, vu le contexte sécuritaire dans lequel le pays est plongé, le président Kaboré, suivant les concertations qui sont en cours, devra choisir entre ses deux résidences privées à Ouagadougou, dont l’une, où réside sa famille, est déjà dotée d’un dispositif sécuritaire », a ajouté Lionel Bilgo.