C’est l’une des trois grandes thématiques retenues par l’UNESCO pour cette journée du 24 janvier. Cette fois, il s’agit surtout de susciter partout dans le monde où les Africains ou les afro-descendants vivent, un engouement pour sauvegarder cette culture ou ses évolutions.
Un patrimoine que l’UNESCO qualifie de vivant, riche et dynamique, et qui joue un rôle fondamental dans la construction d’une identité culturelle forte et de valeurs partagées dans toute les régions où il s’exprime C’est lors de sa Convention de 2003 que l’UNESCO qui œuvre pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel mondial, a mis en place une plateforme de mobilisation de coopération et d’assistance internationales qui sensibilise sur l’importance qu’il y a de sauvegarder le patrimoine vivant des communautés africaines et afro-descendantes,
C’est qu’aujourd’hui, la culture africaine ou de source africaine s’étend au-delà des frontières du continent africain. En Amérique latine et dans les Caraïbes notamment où il existe plusieurs éléments inscrits sur les Listes de la Convention de 2003 dont les praticiens et les porteurs sont des descendants de la diaspora africaine.
De fait, célébrer une telle journée c’est d’abord inciter les pays concernés à s’engager dans la promotion et la défense de ces expressions de la culture africaine ou de source africaine. Parce que, comme dans de nombreuses autres circonstances, l’UNESCO voit en la culture une arme pour faire la promotion de la paix. En l’occurrence en Afrique mais aussi dans tous les pays concernés L’exemple des « Kongos » de Guadeloupe
On l’oublie souvent mais, après l’abolition de l’esclavage en 1848 et devant les demandes pressantes des colons en faveur du remplacement des esclaves désormais affranchis par une main d’œuvre tout aussi servile, la France met en place le système de « travailleurs engagés ». Ils viendront aussi bien de l’Inde que de l’Afrique. Ils ont alors le statut d’ « Employés sous contrat » pour une durée de 10 ans.
D’Afrique, ce sont quelques 6000 hommes et femmes qui arrivent en Guadeloupe dans le cadre de ces contrats. Mais le traitement qui leur est réservé n’est guère différents de celui des anciens esclaves. Pour beaucoup, ils viennent de la région du Bassin du Congo.
Les Massembo, défenseurs de la culture africaine en Guadeloupe
C’est en 1861 que les premiers Massembo, embarqués à Loango un port deTchivelica dans l’actuelle République du Congo, arrivent en Guadeloupe. Ils sont dans un premier temps regroupés autour de l’usine Darboussier à Pointe-à-Pitre avant d’être conduits sur une habitation à Cambrefort-Moravie à Capesterre Belle-Eau. C’est ce regroupement à cet endroit qui va favoriser la conservation des éléments de leur culture d’origine.
Souvent mis à l’écart par le reste de la population, y compris par les affranchis et leurs descendants, et même pendant la première moitié du XXème siècle, ils font naître et grandir entre eux une solidarité qui ne disparaitra pas à travers le temps.
Et c’est autour de la famille Massembo que s’est organisé le maintien des expressions de leur culture d’origine. Alors quand vient l’heure et le jour du Grap a Kongo, c’est ensemble que leurs voix font monter vers les ancêtres de Guadeloupe et d’Afrique, l’hymne du « Sola ya me sola » dans un kikongo que ni le créole désormais parlé comme langue maternelle, ni le temps, ni l’éloignement de la terre d’origine, n’ont pu altérer.
Source: la1ere.francetvinfo.fr