4ème Congrès du MPR / Entre l’heritier, le beau fils et le fils



L’ouverture du 4ème Congrès ordinaire du MPR qui s’est tenu les 2 3, 24 et 25 décembre derniers au Centre international de conférence de Bamako a fait dire à Mahamadou Dallo Maïga, 2ème vice président du Parena, que la salle a refusé du monde. En effet, comme l’a souligné le président du parti, reconduit à son poste, Choguel Kokalla Maïga, la salle Djéliba Baba Cissoko était devenue pour la circonstance exigüe. Il est toutefois surprenant de constater l’absence des services de sécurité, malgré ce débordement pourtant prévisible du public.

En effet, lors de la cérémonie d’investiture de Soumaïla Cissé au Palais de la Culture, le président du Mpr nous avait confié : ‘’ les choses sérieuses commenceront au mois de décembre, pour le moment, nous en sommes à l’échauffement. ‘’ C’est à ce titre que certains militants ont fait état de la discipline du parti héritier de l’Udpm, qui a su mettre en place le bureau exécutif central, le conseil national, le conseil consultatif national et le comité de conciliation et d’arbitrage. Le Bureau national des femmes est présidé par Mme Dembélé Mabintou Diawara et celui des jeunes par Oumar Sidy Ali.

Parler de la discipline du parti, c’était aussi faire la référence incontournable du Mpr à la réconciliation nationale, en rappelant les dernières initiatives du président ATT pour rassembler les familles de Feu Fily Dabo Cissoko, feu Hamadoun Dicko et feu Modibo Kéita. Ces rappels historiques ont été faits en présence des personnalités invitées à ce congrès ordinaire du Mpr cumulé avec les 2èmes congrès des femmes et des jeunes, entre autres, Iba N’Diaye (Adéma), Younoussi Touré (Urd), Dallo Maïga (Parena), Cheikh Modibo Diarra (Rpdm), Oumar H. Dicko (Psp) et Jeamille Bittar (Pdes). A ce propos, le président du parti, Choguel Kokalla Maïga, a indiqué : ‘’ La réconciliation nationale est donc, pour le Mpr, une profession de foi, le fondement de son projet politique. C’est pourquoi, nous avons apprécié à sa juste valeur l’appel du président de la République qui, le 22 septembre 2010, année du cinquantenaire, demandait à notre peuple et à l’ensemble de la classe politique et de la société civile, de se joindre à lui pour réfléchir à la manière la plus adéquate pour avancer sur le chemin de la réconciliation nationale.

On a prêté en cette occurrence au président Touré l’intention d’avoir voulu à ses côtés, lors du défilé militaire, ses deux prédécesseurs, les présidents Moussa Traoré et Alpha Oumar Konaré. Pour ma part, je pense sincèrement que si cela avait été, le Mali, cette fois-ci encore, aurait confirmé, à la face du monde, sa fidélité à sa tradition millénaire de concorde et de paix, de convivialité, de sagesse, de grandeur et d’humilité, de pardon et de tolérance. ‘’ C’est aussi pour perpétuer cette discipline que le président du Mpr a donné la parole à Djibril Diallo, ancien dignitaire de l’Udpm qui a fait un bref bilan des œuvres de l’Udpm en félicitant Choguel Kokalla Maïga qui a su braver les menaces de mort pour assumer l’héritage de l’Udpm.

Etait-ce une manière voilée d’expliquer la primauté du leader du Mpr, parmi tous ceux qui se considèrent comme des héritiers, en l’occurrence, le fils – dont le lien de sang garde toute son importance dans notre société, même si Cheikh Boucadry Traoré tente de se démarquer politiquement de son père- et le gendre de Moussa Traoré, Cheikh Modibo Diarra ? En tout cas, selon nos sources, une frange importante du parti du Tigre avait préconisé le soutien de la candidature de Cheikh Modibo Diarra à la présidentielle de 2012.

Le président du Rpdm avait déclaré, lors de la cérémonie d’ouverture du congrès : ‘’ je me sens en famille. ‘’ Il avait ajouté qu’il existait des similitudes entre le Mpr et le Rdpm, notamment la fidélité à l’héritage de l’Udpm. En revanche, dans leurs résolutions, les jeunes ont recommandé une candidature interne. Toutefois, cette question a été finalement confiée à la discrétion du Bec.

Les 3 congrès ont signalé  les urgences de régler la sécurité au nord de notre pays, les questions d’insécurité alimentaire, de l’école et surtout la nécessité de l’unité et de la mobilisation des militants du parti en vue des élections de 2012. Les femmes et les jeunes ont réclamé plus de présence au sein des structures et leur décentralisation. Le Mpr a appelé ses militants à voter massivement oui au référendum constitutionnel et signalé l’approbation du fichier électoral consensuel.

Baba Dembélé

 

 

Le Républicain 27/12/2011