Huit individus « très dangereux », considérés comme les cerveaux d’un vaste réseau d’immigration clandestine, ont été arrêtés, a annoncé Europol, l’office européen de police, vendredi. Cette filière est soupçonnée d’avoir fait venir illégalement en Europe environ 10 000 personnes, principalement d’origine afghane, pakistanaise et syrienne.
Coup de filet dans un vaste réseau d’immigration clandestine à travers l’Europe. Europol, l’office européen de police, a annoncé vendredi 3 juin l’arrestation de huit « cerveaux » de ce réseau, infligeant de fait un coup d’arrêt aux activités de cette filière.
Ces huit individus ont été qualifiés de « très dangereux » par Europol. « Ces cibles de grande valeur pour Europol, principalement des ressortissants syriens, avaient des connexions mondiales dans les pays d’origine, de transit et de destination », a déclaré l’office basé à La Haye, dans un communiqué. D’autres arrestations pourraient suivre car seuls 8 des 14 principaux suspects ont à ce stade été interpellés, a souligné la police allemande.
L’enquête a révélé que les suspects arrêtés avaient « facilité le passage vers l’Union européenne d’au moins 10 000 migrants, principalement d’origine afghane, pakistanaise et syrienne », a indiqué Europol. Pour venir à bout de ce réseau, une « task force » réunissant l’Allemagne, l’Autriche, la Serbie, la Roumanie, la Hongrie et les Pays-Bas, coordonnée par Europol, a été mise sur pied. Depuis 2021, elle a abouti à l’arrestation de 126 complices présumés, a détaillé la police allemande dans un communiqué.
Plus d’une centaine de perquisitions ont en outre été menées en Europe, dont 70 dans plusieurs régions d’Allemagne où ont été conduits environ 2 000 des 10 000 migrants susceptibles d’avoir utilisé ce réseau.
Un réseau aux allures d’agence de voyage
Les enquêteurs décrivent un réseau de passeurs « hautement professionnalisé qui, à l’instar d’une ‘agence de voyage’ légale, utilisaient toute une logistique mêlant chauffeurs, entreprises de transport ainsi que des lieux sûrs dans les pays d’origine, de transit et de destination », selon la police fédérale allemande.
Le réseau utilisait des voitures, mais aussi des camionnettes et des camions, pour transporter des migrants dans des conditions parfois inhumaines qui mettaient leur vie en danger.
Les passeurs proposaient leurs services aux migrants via les réseaux sociaux. Ils les facturaient entre 4 000 euros et 10 000 euros, a précisé Europol.Les paiements s’effectuaient via la méthode de « l’hawala », sorte de système de paiement parallèle, opaque et informel, qui repose sur la confiance.
Mi-mai, un autre réseau de passeurs avait été démantelé en Autriche. Lors d’une opération de grande ampleur, 205 personnes avaient été arrêtées pour leur rôle présumé dans le trafic de dizaines de milliers de migrants syriens. Deux d’entre eux étaient morts étouffés, en octobre dernier, dans une fourgonnette.
La Rédaction
Source: Infomigrants