Les routes font une victime toutes les 25 secondes dans le monde, dont 90% dans des pays à faibles et moyens revenus. L’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour la sécurité routière, Jean Todt, a appelé mercredi à Genève les gouvernements à l’action.
« Dans beaucoup de pays, ce qui doit être fait n’est pas fait », a affirmé devant la presse le président de la Féddécès sur les routes ération internationale automobile (FIA). Avec le secrétaire exécutif de la Commission économique de l’ONU pour l’Europe (CEE-ONU), Christian Friis Bach, il les a appelés à ratifier les 58 Conventions et accords de l’ONU sur les transports routiers.
Mais ils ciblent aussi le rôle de l’industrie automobile qui retire parfois le dispositif de sécurité sur les voitures pour l’Afrique et l’Amérique du Sud. Un paquet qui ne leur coûte pas plus de 200 dollars par véhicule.
Avec 1,25 million de décès, dont 25% de piétons, et 20 à 50 millions de blessés par an, soit quasiment un par seconde, les accidents de la route constituent une « pandémie ». Elle vise à 50% des usagers vulnérables comme les piétons mais aussi les cyclistes et les occupants des deux roues. Et parmi les victimes figurent chaque jour quelque 500 enfants.
Le coût économique est par ailleurs important, a dit M. Bach. Difficile à évaluer clairement mais les estimations le chiffrent à 10 à 20% des coûts de la santé.
Environ 700 milliards de dollars par an
Le continent africain est le plus touché avec 43% des victimes. Le taux dépasse 25 décès pour 100’000 habitants, contre 9,3 en Europe. « C’est difficile pour des pays comme la Suisse » de réduire encore le nombre de victimes parce que 80% des efforts ont été mis en oeuvre, selon M. Todt.
En 40 ans, le taux de mortalité dans les pays développés a été divisé environ par cinq alors que le nombre de véhicules a été multiplié par trois. Les gouvernements ont pris en charge l’éducation à cette thématique, l’application des lois, l’amélioration des routes et des véhicules et l’assistance médicale.
Alors que dans les pays en développement, ces recommandations ne sont toutefois pas toujours mises en oeuvre et la situation s’est détériorée. M. Bach en appelle aussi aux banques et aux agences de développement pour contribuer davantage aux investissements de 700 milliards de dollars par an dans le monde pour les routes.
Selon M. Todt, une coopération est aussi menée avec les fabricants de casques pour obtenir des modèles plus solides et moins chers. Certains peuvent déjà être achetés à moins de 100 dollars. La durée d’utilisation des voitures est également ciblée. Si un véhicule est en moyenne âgé de 9 ans en France, il aura de 30 à 60 ans dans les pays en développement.
Réunion prévue à Genève
Outre le casque pour les deux roues, il faut porter la ceinture de sécurité, prévoir les sièges pour enfants, respecter les limitations et les règles et ne pas envoyer de SMS en conduisant. Comme président de la FIA, M. Todt dit que les conditions de sécurité dans les sports automobiles se sont elles améliorées, notamment les véhicules.
Il faut utiliser « ces travaux sur les voitures de tous les jours », estime-t-il. Pour tenter aussi de limiter l’impact sur les conducteurs, certains grands sportifs contribuent à la prévention. Lewis Hamilton, Fernando Alonso, Sebastian Vettel, Kimi Raikkonen ou Felipe Massa ont tous participé à des appels à respecter les règles sur la route.
Une réduction de 10km/h de la vitesse moyenne diminuerait d’un tiers les accidents. Par ailleurs, un panel de haut niveau a été lancé en novembre dernier à l’ONU et le pape s’est associé à la campagne pour réduire le nombre de décès d’enfants sur la route. Une journée sur la sécurité routière est aussi prévue le 22 février à l’ONU à Genève, à la veille de la présentation par la CEE-ONU d’un nouveau modèle de casque pour les vélos électriques.
(ats / 10.02.2016 13h41)