Le début de cette histoire remonte à cinq mois environ. Au moment où la dame Coumba Dia dite « M’ba » engageait le sieur Mahamadou Moussa dit « N’Golo » Konaté comme chauffeur de son taxi, il était entendu que ce dernier devait lui verser la somme de 100 000 FCFA chaque mois. Pour remettre la voiture en bon état, la propriétaire aurait déboursé 100 000 FCFA sur les frais (de réparation) qui s’élevaient à 125 000 FCFA. Mais il semblerait que les dépenses effectuées par la dame pour remettre la voiture en forme ont malheureusement été vaines. En effet, la voiture « retapée » n’avait pu tenir le coup en un mois. Aussi, le taximan informa sa patronne de l’impossibilité, pour lui, de continuer de travailler avec la voiture. C’est alors que la dame lui demanda non seulement la restitution de sa voiture, mais elle lui réclama aussi le remboursement de la somme des 100 000 FCFA qu’elle avait engagés pour restaurer la voiture. Le jeune taximan trouva donc un autre emploi et restitua l’argent (100 000 FCFA) à la dame.
Quatre mois plus tard (c’est-à-dire le jeudi 23 décembre 2010), une dame appela notre taximan par téléphone portable (avec le numéro 76 18 40 08) pour lui expliquer qu’elle est l’une de ses clients, et qu’elle a besoin de ses services pour une course en ville. Etonné, le taximan répondit à la dame qu’il ne l’a pas reconnue. Néanmoins, ils se donnèrent rendez-vous près du marché de Boulkassoumbougou. Arrivé sur les lieux, le taximan appela la dame sur le même numéro (76 18 40 08). Un homme, qui prétendait être le mari de la supposée cliente, répondit et lui dit que « sa femme » prenait son bain. Le taximan prit donc son mal en patience et attendit.
C’est alors qu’un véhicule de marque Mitsubishi, immatriculé S 2529 MD, s’arrêta près de lui et de l’intérieur descendirent deux policiers en civil qui invitèrent le taximan à les suivre au Commissariat de police du 12è Arrondissement. Avant de les suivre, il demanda aux policiers de lui laisser le temps d’appeler ses parents pour les avertir. Mais les policiers s’y opposèrent et refusèrent même de le laisser aviser un ami de sa famille qui se trouvait à quelques mètres de l’endroit où il était avec les policiers. Soudain, un des policiers lui arracha le téléphone qui tomba. C’est en s’abaissant pour le ramasser (pendant qu’il se trouvait toujours dans sa voiture) que le policier, avec la crosse de son pistolet, assena un violent coup sous l’œil droit du taximan. Aussitôt, il se mit à saigner abondamment. Pris par le cou et les pieds, le pauvre taximan fut extirpé de son véhicule. D’autres éléments de la police, appelés en renfort, se mirent alors à le tabasser.
Au commissariat où le jeune taximan fut conduit, son oncle, en l’occurrence, Samakoro Diarra (garagiste de son état) aurait pris l’engagement de payer la somme de 100 000 FCFA pour qu’on le laisse sortir du « violon » et recevoir les premiers soins au centre de santé de Korofina. Par ailleurs, les policiers qui ont blessé le taximan refusèrent de payer son ordonnance, tout en lui signifiant que c’est la dame Coumba Dia dite « M’ba » qui devait s’en charger. Mahamadou Moussa dit « N’Golo » Konaté fut reconduit au même Commissariat de police du 12è Arrondissement de Boulkassoumbougou. Il nous confia que dans le bureau même du Commissaire, un policier répondant au nom de Adama a proféré des menaces de mort à son encontre, en présence de l’Inspecteur Maïga. Après qu’il fût autorisé à « vider les lieux », le jeune taximan se rendit à la Brigade territoriale, plus précisément au Camp I, et raconta sa mésaventure au Lieutenant Aldjouma du service d’investigation judiciaire de ladite Brigade.
Il faut également signaler que dans cette histoire, aucun document administratif ou juridique n’atteste l’existence d’un quelconque contrat entre le malheureux taximan et son ex-patronne (dame Coumba Dia dite « M’ba »). D’où la question cruciale : sur la base de quelle loi ces hommes en uniforme ont-ils assené des coups au jeune taximan ?…
La suite de cette affaire qui suit son cours, nous éclaircira davantage dans les prochains jours. Mais d’emblée, la victime a laissé entendre qu’il se confie à la justice de son pays pour statuer sur cette affaire. Une affaire à suivre donc…
Par Mahamane Abdoulaye Touré « Hamane»
Le Coq Cocorico 07/01/2011