Performances très exceptionnelles à la Banque de Développement du Mali (BDM-SA). Après le changement intervenu dans le mode de gouvernance de la banque, PCA – DG au lieu de PDG, le 11 avril dernier, la BDM-SA a enregistré, en 2015, un résultat d’exploitation bénéficiaire de 15,145 milliards de FCFA contre 11, 562 milliards en 2014. C’est un record à l’actif de la nouvelle équipe, dirigée par Amadou Sidibé.
C’est également une réussite qu’on pourrait bien mettre au bilan de l’ancien ministre des Finances, Mamadou Igor Diarra, qui a effectué un changement dans le mode de gouvernance d’alors. Certains avaient annoncé une décadence programmée de la BDM. D’autres avaient soutenu que seul le PDG d’alors, Abdoulaye Daffé, pouvait maintenir la banque dans sa progression. A l’heure du bilan, on se rend compte que l’actuel DG, Amadou Sidibé, a mieux fait que son prédécesseur. Il compte poursuivre sur cette lancée en finançant davantage l’économie malienne.
La 55e session du Conseil d’administration a révélé que la banque a affiché un total de bilan de 609 milliards de FCFA, contre 540 milliards en 2014, soit 11% de progression. Quant aux ressources globales, elles ont atteint 516,6 milliards de FCFA, contre 458 milliards au 31 décembre 2014, soit une augmentation de 13%.
S’agissant des emplois globaux, ils ont affiché 510 milliards de FCFA, contre 440 milliards en 2014. Ces chiffres ont été communiqués à la faveur de la 55ème session du Conseil d’administration de la banque, tenue le samedi 26 mars 2016 au siège de la BDM-SA.
Présidée par son tout nouveau Président, l’ancien Premier ministre Mohamed Ag Hamani, cette session avait à son ordre du jour l’arrêté des comptes de la BDM-SA pour l’exercice clos au 31 décembre 2015 et les perspectives d’évolution de la banque au cours des années à venir. La session intervenait à un moment où la BDM-SA a vu la clôture du premier exercice de ses filiales au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire.
S’agissant de l’activité de la banque en 2015, elle s’est déroulée dans une conjoncture économique marquée, selon le Président du Conseil d’Administration, par la poursuite de la croissance économique soutenue et une maîtrise des tensions inflationnistes, entre autres. Pour Mohamed Ag Hamani, le changement intervenu dans le mode de gouvernance devrait se traduire par une plus grande transparence et une meilleure efficacité dans la maîtrise et la conduite des affaires de la banque.
Au cours de cette session, Mohamed Ag Hamani a plaidé pour la poursuite de la mise en œuvre des dispositions de respects de la réglementation relative à la compliance, à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le terrorisme, d’une part, et le renforcement de la sécurité physique de la banque, d’autre part, si elle veut devenir un groupe solide dans la sous-région.
Il faut noter qu’outre son soutien aux secteurs traditionnels du coton, des mines, des télécommunications et des particuliers, la BDM-SA a diversifié ses financements à l’habitat, aux intrants agricoles et à l’approvisionnement du pays en hydrocarbures et en denrées de premières nécessité.
Enfin, soulignons que le Président du Conseil d’Administration a profité de cette session pour remercier les clients de la banque, les autorités et les partenaires de BMCE Bank pour la synergie développée par ses équipes de Casablanca et de Paris.
Après les travaux, les membres du Conseil d’administration ont partagé un déjeuner avec la presse à l’Hôtel Salam. Au cours de cette rencontre, le DG Amadou Sidibé a rendu un vibrant hommage au personnel pour son engagement et les résultats obtenus.
Selon lui, la BDM Sa reste toujours la première banque du Mali et s’attèle à récupérer sa position de banque leader dans l’espace UEMOA.
Le représentant de la BMCE Bank a, pour sa part, expliqué que le bénéfice de 15 milliards ne serait pas rapatrié à Casablanca. Selon lui, 62% de ce montant est destiné à conforter les acquis de la banque. Les 38% restants seront partagés, en termes de dividendes, entre les actionnaires.
Ce qu’il faut retenir également, c’est que, pour la première fois, la banque a payé près d’un milliard de FCFA au titre des impôts, contre 200 millions seulement l’année dernière, parce qu’il y avait eu des arrangements entre l’équipe sortante et les Inspecteurs des Impôts chargés d’éplucher les dossiers de la BDM. Nous y reviendrons.
Chahana Takiou et Yaya Samaké
Journal Le 22 Septembre