Placé en détention provisoire après sa mise en examen, Ouattara avait été libéré en juillet dernier et placé sous contrôle judiciaire. Il avait également attiré l’attention des juges après des séjours au Yémen et au Pakistan notamment, pour y rallier des zones de combat. Aziz Ouattara avait été interpellé en Egypte à l’automne 2010 et renvoyé en France. Rapidement repéré par les gendarmes Le parquet tente de vérifier l’identité du Français arrêté au Mali, où il voyageait sous un faux nom. Les empreintes digitales du jeune homme, actuellement en garde à vue, sont attendues par les enquêteurs pour vérifier si elles correspondent à celles d’Ibrahim Aziz Ouattara.
Le Français arrêté a été repéré dimanche à la gare routière de Sévaré par des gendarmes. Il cherchait à se rendre à Tombouctou, ville aux mains des jihadistes d’Aqmi et d’Ansar Dine, rapporte RFI. Mais il n’a pas le profil des habitants de la région et ne parle pas le bambara. Interpellé par les agents de la sécurité, il ment sur son identité avant de finalement avouer s’appeler Ibrahim Ouattara et être français.
Un Franco-Malien venu en éclaireur Le ministre malien de la Défense, le colonel major Yamoussa Camara, a expliqué le parcours du jeune homme à RFI : « Il nous a dit qu’il est franco-malien, qu’il serait né à Aubervilliers en France. Il a aussi reconnu qu’il est sous contrôle judiciaire. (…) Il a quitté Paris pour Lisbonne (Portugal) le 31 octobre, et de Lisbonne il a pris un vol pour Bamako. Il est arrivé à Bamako le même jour à 23h55. Il a passé la nuit chez son grand-père.» Selon le ministre, Aziz Ouattara voulait créer un groupe de jihadistes volontaires pour aller prêter main forte aux islamistes qui sont actuellement à Tombouctou. «Il est venu tâter le terrain et voir dans quelle mesure il peut réussir à faire rentrer les autres membres du groupe», a-t-il précisé, à savoir «une dizaine de personnes de différentes nationalités, des Tunisiens, des Algériens, des Sénégalais (qui résident en France, Ndlr) et bien sûr des Français.»
Des dizaines de jeunes venus d’Europe rallient les jihadistes Selon des sources sécuritaires maliennes, «quelques dizaines de jeunes Européens dont des Français ou jeunes Africains vivant en Europe sont de plus en plus tentés par le jihad dans le Nord du Mali. Certains sont déjà dans le Nord, d’autres veulent partir, ont été arrêtés ou refoulés». «Outre trois ressortissants français qui sont actuellement au sein d’Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique, Ndlr) dans le nord du Mali, il y a désormais un ressortissant britannique à Tombouctou qui a épousé la cause des jihadistes», ont-elles poursuivi. Une source sécuritaire nigérienne a confirmé ces informations.
Le Parisien 08/11/2012