Un centre de santé au profit des populations transfrontalières du Mali et du Burkina Faso


C’est avec grand intérêt que les populations frontalières des villages de Ouarokuy, dans la province de la Kossi/Burkina Faso et de Wanian, dans le cercle de Tominian/Mali, ainsi que celles des villages voisines se sont fortement mobilisées pour assister à la pose de la première pierre du centre de santé transfrontalier qu’elles auront bientôt en partage. Considéré comme un rêve ou une promesse sans lendemain il y a quelque temps, ce moment était souhaité et attendu par l’ensemble des populations transfrontalières de la zone. En procédant, ce mardi 21 décembre 2010, à la pose de la première pierre de ce centre de santé transfrontalier sur un site consensuel à Ouarokuy en terre burkinabè, les communautés de Wanian et de Ouarokuy, liées par l’histoire et un destin commun, ont fait preuve de maturité.

La cérémonie, co-présidée par le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun, Siaka Prosper Traoré et son homologue de la région de Ségou, Boureima Seiba, a connu la présence de la première secrétaire de l’ambassade de la république fédérale d’Allemagne au Mali, Mme Birgit Joussene et de nombreux responsables burkinabè et maliens chargés de la gestion des frontières. Le centre à réaliser, objet de la cérémonie, comprendra entre autres : un dispensaire, une maternité, un service commun, trois logements, une cuisine-magasin, deux latrines-douches, un incinérateur, une aire de lavage et une adduction d’eau potable (château-d’eau-forage).

Son coût global est arrêté à la somme de trois cent quinze millions six cent un mille deux cent quatre vingt quatorze (315601294) francs CFA, dont vingt quatre millions deux cent quatre vingt six mille huit cent cinquante (24 286850) francs CFA pour l’achat des matériels et équipements destinés au centre de santé. Deux entreprises maliennes, G.D.sarl et Kouma Plus sont chargées respectivement de la construction du centre de santé et de l’adduction d’eau potable dans un délai de 150 jours. Ces travaux se dérouleront sous la supervision d’un bureau de contrôle burkinabè, ARDI, Architectures Conseils chargé du suivi de l’exécution correcte des chantiers.

Avant d’accomplir le geste symbolique de pose de la première pierre, les deux gouverneurs ont, au nom des deux Etats, félicité, encouragé et remercié  les différents acteurs, notamment la coopération allemande pour son engagement à accompagner les deux pays dans leurs initiatives visant à rapprocher davantage les peuples burkinabè et malien.

En prenant les populations bénéficiaires à témoins, ils ont indiqué  qu’entre les populations frontalières de la province de la Kossi et celles du cercle de Tominian, la paix n’est plus un rêve ni un slogan, mais une réalité qui se vit au quotidien dans les villages et dans les champs. Pour la première secrétaire de l’ambassade d’Allemagne au Mali, Mme Birgit Joussene, c’est un grand jour de l’histoire que nous avons vécu à Ouarokuy.

Conformément à l’acte constitutif de l’Union africaine, le commissaire à  la paix et à la sécurité de l’Union africaine n’a-t-il pas appelé de tous ses voeux un « programme inventif pour la gestion des frontières africaines, visant non seulement à favoriser la paix, la sécurité et la stabilité, mais également à faciliter l’intégration socio-économique et le développement durable de l’Afrique ». La pose de la première pierre du centre de santé pour les populations burkinabè et maliennes et les nombreuses activités de consolidation de la cohabitation pacifique qui se mènent à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso sont les plus concrètes déjà réalisées et pour cette raison, elles ont trouvé leur écho en tant que bonnes pratiques et phares jusqu’aux Nations unies, a dit Mme Joussene.

L’une des grandes spécificités de ce centre de santé est qu’il se situera entre deux pays, ce qui fera de lui le deuxième exemple dans le monde entier après celui de la France et l’Espagne et donc, le tout premier en Afrique, a-t-elle poursuivi. Il pourra démontrer à l’Afrique entière qu’au lieu des affrontements, la collaboration transfrontalière contribuera beaucoup plus au bien-être des peuples et au développement des communautés des deux côtés des frontières, a-t-elle ajouté. Un cérémonial d’échange de cadeaux et une séance de plantation d’arbres sur le site ont mis fin à la cérémonie.

L’ Indicateur Renouveau 18/01/2011