Un Bureau de change appartenant à un Malien braqué à Abidjan : Plus de 200 millions emportés

Quelques jours plus tôt, ces lieux avaient fait l’objet d’une première tentative de braquage, en pleine nuit par ces mêmes éléments, dont un membre a été formellement identifié comme étant membre de la garde rapprochée du Commandant de la Zone Sud d’Abidjan (Siaka Wattara dit Wattao). Ce sont au total 210 millions de Francs Cfa et de devises qui ont été emportés. La course poursuite entre les braqueurs et d’autres éléments des Frci a fait un tué par balle, sur l’avenue 16 à Treichville.

Le Jeudi 18 Août 2011, les rues de Treichville ressemblaient au Far West Américain. La population a été réveillée, en ces temps de carême musulman, par des rafales à l’arme légère rappelant un souvenir pas lointain. Les populations des zones reculées de l’action  pensaient à un règlement de compte entre éléments des Frci, très fréquent ces temps-ci dans la commune. Information prise, il s’agissait plus tôt d’un braquage perpétré à l’Avenue 9, juste au rond point du Marché de Treichville. Selon la victime, Sacko Souleymane, aux environs de 09 heures ce jeudi, plusieurs soldats des Forces Républicaines de Cote d’Ivoire ont fait irruption sur son lieu de travail sous prétexte qu’ils cherchaient un certain Diaby dont lui ignorait l’existence. Ils accèdent rapidement à l’intérieur de son bureau de Change où sont entreposés, outre ses fonds propres, plusieurs autres millions appartenant à ses collègue « changeurs » de billets de banque.

Très menaçants armes aux points, ils font coucher tous ceux qui s’y trouvaient et font main basse sur tout le contenu de la caisse, évalué à 210 millions de nos francs et des devises. Dans leur fuite, vers la zone 4, les braqueurs ont été pris en chasse par d’autres éléments chargés de la sécurité du quartier.  Lors des échanges de tir dans les ruelles de Treichville, un jeune homme, qui a pris une balle perdue est mort sur place. De source militaire, les éléments chargés de la sécurité du quartier auraient poursuivi la bande de braqueurs jusqu’aux portes de la résidence du grand « anaconda » (Ndrl : le nom du Bataillon de Wattao), sis en Zone 4, sans parvenir à s’approcher de peur de déclencher un affrontement avec ses hommes. « Au départ, intervient Monsieur Sacko Kalilou, frère aîné de l’autre et témoin de la scène, nous avions cru à tout sauf à un braquage de la part de ces hommes qui sont censé nous protéger à longueur de journée et dont on connaît beaucoup d’éléments parmi eux »,  s’offusque Sacko. Selon lui, ces faits font suite, quelques jours plus tôt, à une tentative de vol par effraction perpétré par des hommes armés en uniformes qui avaient tenté d’accéder à l’intérieur du même bureau de change par le toit, en enlevant les tôles dans la nuit du Mardi 26 au Mercredi 27 Juillet dernier, à 02 heures du matin. Alerté par les voisins, le propriétaire et beaucoup d’autres de ses collègues accoururent pour faire échec à leur entreprise. A la vue de la foule les soldats indélicats prirent la tangente. Le lendemain Mercredi à 09 heures, toujours selon Sacko, un élément se présenta au nom du Commandant Wattao pour faire le constat. Après avoir sympathisé avec tout le monde et même donné ses contacts à plusieurs de nos compatriotes « Changeurs de Billets de Banque », il est reparti à bord de sa voiture 4 x 4 blanche. Notre interlocuteur, nous indique que c’est ce même élément qui se retrouvait là, à diriger le braquage de ce Jeudi 18 août 2011. « Nous l’avons reconnu tous avec le même véhicule 4×4 piloté par le même chauffeur, d’il y a quelques jours. Il ne fait l’ombre d’aucun doute, c’est lui qui est le cerveau de l’attaque de notre bureau.

Un autre fait qui prouve que  les braqueurs étaient bien des éléments de Wattao, nous dit Sacko, ils portaient des bérets estampillés GR (Garde Républicaine), dirigé aujourd’hui par le Commandant Wattao », dit Sacko avec rage. Selon S. N’Diaye, un autre témoin qui a poursuivi les assaillants à bord de son véhicule, les braqueurs étaient au nombre de huit et étaient à bord de deux véhicules 4×4 dont l’un était aux couleurs militaires et l’autre toute blanche à double cabine. Quelqu’un parmi les Changeurs aurait même relevé le numéro de chassie de la voiture 4×4 blanche, qui serait le numéro : 1638. Assez d’éléments pour mettre le grappin sur ces indélicats militaires qui ne cessent de souiller le vaillant combat d’Alassane Ouattara et du RHDP.

Le lendemain des faits, la chancellerie malienne d’Abidjan informée par l’entremise du Conseil des Maliens de Cote d’Ivoire, est saisie par une forte délégation des victimes qui avaient tout tenté pour entrer en possession de leurs biens volés, en vain. Malgré leurs plaintes à la police et à la Gendarmerie, ils n’ont pu avoir un interlocuteur qui pouvait les rassurer. Ce n’est que le Vendredi que l’Ambassade se met  en branle et arrive à rencontrer le Général Soumaila Bakayoko, Chef d’Etat Major des Forces Républicaines de Cote d’Ivoire, en personne qui a promis de régler cette affaire dans les brefs délais. C’est le lieu de fustiger le comportement délictueux de plusieurs éléments au sein des Frci qui ont, certes, sauvé hier la population contre les mercenaires et miliciens pro Gbagbo, mais qui redeviennent aujourd’hui, un véritable cauchemar pour le pouvoir en place.

De Gildas correspondant du Républicain à Abidjan