L’énergie est le moteur du développement socioéconomique.
Une donne que nos dirigeants semblent ne pas comprendre ou négligent tout simplement. Si l’émergence économique découlait d’une réelle et sincère volonté politique, ils auraient vite compris qu’investir dans l’énergie solaire reste une aubaine pour amorcer le développement industriel économique et humain.
Hélas, les actions n’ont presque jamais été à la hauteur des engagements politiques, ou du moins du discours politicien.
Ainsi, depuis 1998, le gouvernement du Mali a précisé sa politique énergétique par une série de réformes et par l’adoption (sur le plan législatif et règlementaire) de textes relatifs aux différents sous-secteurs, définissant ainsi le recentrage du rôle de l’Etat et ouvrant le secteur énergétique aux opérateurs privés.
La Stratégie nationale pour le développement des énergies renouvelables (adoptée en 2006) est sur le papier un axe clé de la Politique énergétique nationale (PEN, adoptée en 2006).
Elle vise, entre autres, à promouvoir une large utilisation des technologies et équipements d’énergies renouvelables pour accroître la part des énergies renouvelables dans la production nationale d’électricité ;
développer la filière des biocarburants pour divers usages (production d’électricité…
A ce sujet, il faut rappeler que notre pays développe depuis de nombreuses années des unités de transformation de biocarburants afin de promouvoir la production et l’utilisation des biocarburants directement dans les zones rurales et semi-urbaines.
Le but étant de réduire le coût de production de l’électricité qui sera ainsi accessible à un grand nombre de citoyens.
Mais, comme nous le savons tous, le problème du Mali n’est pas lié à un manque de politiques ou de stratégies.
Sur le papier, nous avons toujours les meilleures politiques pour combler les attentes des populations.
Mais, dans la réalité, nous péchons toujours dans la mise en œuvre.
Et cela d’autant plus que ces politiques sont boostées par la démagogie politicienne que par une réelle volonté politique de faire avancer le pays.
C’est ce qui explique que presque tous les pays de la sous-région nous ont presque damé le pion dans la promotion et la vulgarisation des énergies renouvelables, notamment le solaire.
C’est le cas par exemple du Burkina Faso qui abrite, depuis septembre 2020, la première usine de panneaux solaires en Afrique de l’ouest.
Une unité industrielle qui va bientôt fournir les centrales solaires en cours de construction à travers le pays.
Ce qui permettant ainsi au «Pays des Hommes intègres» de couvrir au moins 30 % de ses besoins en électricité avec l’énergie solaire.
Et cela grâce à un judicieux investissement de 3,2 milliards de francs CFA (5,3 millions de francs) dans la construction de cette usine baptisée «Faso Energy».
Il faut rappeler que le Burkina a lancé le programme «Yeleen» (lumière) pour construire une série de centrales solaires en profitant ainsi de son fort ensoleillement.
Dans le cadre de cette initiative, il est prévu l’électrification par des systèmes solaires photovoltaïques de 396 centres de santé, écoles et centres d’alphabétisation, de 18 centres hospitaliers et d’un hôpital de district, de 13 maisons d’arrêt et de 7 universités.
Ce pays a comme ambition de couvrir d’ici 2030 30 % de ses besoins en électricité avec le solaire.
Et il s’est donné les moyens (politique et financiers) d’atteindre cet objectif !
Naby