Personnage haut en couleurs, M. Kernes a un casier judiciaire pour vol et escroquerie. Il s’est illustré par les méthodes particulièrement musclées utilisées à l’encontre des opposants dans sa ville pendant les trois mois de la contestation pro-européenne qui a renversé le régime du président pro-russe Viktor Ianoukovitch en février.
Des opposants y avaient été régulièrement agressés ou aspergés d’un antiseptique liquide vert difficile à faire partir. Certains ont vu leur voitures brûlées.
Il a aussi favorisé la montée en puissance d’un groupe paramilitaire dit Oplot mené par un certain Evguen Jiline, ancien policier ayant un casier judiciaire. Ce dernier avait expliqué en février à l’AFP qu’on pouvait crever l’oeil ou casser une jambes aux opposants pro-européens s’ils passaient à l’action.
Des militants d’Oplot étaient présents dimanche parmi les insurgés qui ont pris le contrôle de la télévision régionale de Donetsk, capitale de la région de l’Est de l’Ukraine en proie à une insurrection pro-russe.
Après la fuite et la destitution du président Ianoukovitch en février, M. Kernes a lui aussi fui Kharkiv avec son allié, le gouverneur de la région Mikhaïlo Dobkine, avant de revenir rapidement dans le pays.
M. Dobkine a été limogé de son poste du gouverneur mais s’est déclaré candidat à la présidentielle anticipée du 25 mai pour le compte du Parti des régions, ancienne formation de Viktor Ianoukovitch.
(©AFP / 28 avril 2014 12h31)