Il a tenu à faire son bilan et à parler de la vision de l’UEMOA de demain. Il a commencé par remercier le président ATT qui l’a soutenu depuis le départ. C’est dans ce cadre qu’il a rencontré le président de la République, le Premier ministre et le président de l’Assemblée nationale.
Le président de l’UEMOA a fait état d’une phase institutionnelle, axée notamment sur les finances publiques, après la dévaluation du franc Cfa. Au cours d’une période difficile, a-t-il dit, les réformes ont porté, entre autres, sur la TVA, le tarif extérieur commun, la mise en place des cours de justice, cours des comptes, chambres consulaires. La deuxième phase concernait l’attente des populations par rapport à l’UEMOA. Sur ce plan, a-t-il dit, le programme communautaire s’est orienté vers les infrastructures, le développement des ressources naturelles, l’agriculture, la pêche, les ressources humaines, l’éducation, la santé. Il a estimé que ce fut un succès. Pour notre pays, il a fait état d’un engagement de 113 milliards et de compensations de 30 milliards, à cause des recettes perdues.
L’UEMOA a fait des études sur le chemin de fer pour prolonger la ligne Dakar-Bamako via Abidjan, Ouagadougou. Un programme de 18 milliards, a indiqué le président de la commission de l’UEMOA, est en cours à l’Office du Niger. Concernant l’eau, Soumaïla Cissé a exprimé sa satisfaction, grâce au programme d’hydraulique villageoise. De ce fait, a-t-il assuré, l’intégration est pertinente. Malgré tout, il existe aussi des défis, tels que la paix et la sécurité dans l’espace communautaire. Il a regretté que l’UEMOA ne se soit pas beaucoup préoccupée des problèmes politiques, notamment, pour savoir s’il ne faut pas créer une confédération. S’exprimant sur les crises dans les pays du Maghreb, il a prôné le respect des libertés. Il a été, a-t-il dit, très peiné par la guerre en Côte d’Ivoire et les barrières qui empêchent la libre circulation des personnes et des biens. Jusqu’à présent, a-t-il signalé, le droit d’établissement n’est pas effectif.
Il a dénoncé les trafics, la corruption et les prélèvements illicites. C’est pourquoi, a-t-il ajouté, ils ont créé des postes de police juxtaposés entre le Burkina-Faso et le Togo. Nos pays, a-t-il dit, sont pauvres et manquent d’infrastructures et d’énergies. En outre, a-t-il assuré, les coûts de production sont élevés et les rendements de l’agriculture et de l’élevage sont faibles. Il a fait remarquer que le Sénégal et le Niger veulent la présidence de la commission de l’UEMOA et que le président togolais a été désigné pour conduire ce dossier qui doit être exécuté en septembre prochain. Concernant le volet politique, il a soutenu qu’il a toujours fait de la politique depuis le bas âge, que l’URD est un parti qui compte et qui n’est pas lié à une personne.
Parlant de la vison 2011-2020 de la commission de l’UEMOA, Soumaïla Cissé a mentionné le plan stratégique qui consiste à doter l’institution d’un cadre cohérent d’exercice de sa mission pendant les 10 prochaines années. Ce plan vise à accroître la performance de la commission et l’impact qu’elle peut avoir au niveau des populations des pays membres.
Baba Dembélé
Le Républicain 16/06/2011