Il n’a pas précisé s’ils étaient arrivés avant ou après l’intervention militaire française, lancée le 11 janvier et la reprise des principales villes du Nord-Mali. Depuis la révolution de 2011, la Tunisie est confrontée à un essor de groupuscules jihadistes. L’opposition dénonce le laxisme d’Ennahda, le parti majoritaire, vis-à-vis des mouvements salafistes
Depuis décembre, les forces tunisiennes traquent deux groupes de «terroristes» sur le mont Chaambi (ouest) et dans le massif du Kef (nord-ouest). Le premier groupe compte une vingtaine de combattants, essentiellement des Tunisiens et des Algériens. Le second groupe compte une dizaine de militants armés, a précisé le ministre. L’opération a pris une nouvelle ampleur, dans la mesure où 16 militaires et gendarmes ont été blessés depuis fin avril par des mines artisanales, a rappelé le ministre de l’Intérieur.
Quelque 39 interpellations
En outre, le ministre a annoncé l’arrestation ces trois derniers jours de deux complices présumés des jihadistes, qui s’ajoutent aux 37 suspects interpellés dans la région depuis décembre. Si l’armée a utilisé des obus de mortier pour tenter de déminer la montagne et l’a encerclée, elle n’a jusqu’à présent pas combattu directement son adversaire dans cette vaste zone escarpée et boisée.
Lors de son audition devant l’ANC, le ministre de la Défense, Rachid Sabbagh, a reconnu ne pas disposer des équipements pour détecter les mines, composées d’engrais, de plastique et de glycérine. «Les opérations de déminage n’ont pas donné de grands résultats (…). Il va falloir former des chiens». Les forces armées resteront sur place jusqu’à l’éradication des jihadistes, a-t-il néanmoins promis.
Le Premier ministre Ali Larayedh a cherché à se montrer rassurant, estimant que la Tunisie allait mieux sur le plan sécuritaire malgré la succession des violences liées à des groupes extrémistes et à de graves conflits sociaux. «L’instauration de la sécurité dans le pays progresse», a-t-il assuré. «Nous allons poursuivre notre confrontation avec les groupes violents et terroristes (…), démanteler leurs structures et les traduire en justice», a ajouté ce cadre du parti islamiste Ennahda, ancien ministre de l’Intérieur.
L’opposition dénonce le laxisme d’Ennahda
De nombreux opposants ont vertement critiqué le Premier ministre, estimant que le laxisme d’Ennahda vis-à-vis des mouvements salafistes avait permis l’émergence d’Al-Qaïda. «On va arriver à une guerre civile !», lui a lancé Hichem Hosni, un élu indépendant.
Un autre député, Samir Bettaïeb a dénoncé l’incapacité des autorités à reprendre les mosquées passées sous la coupe de salafistes. «Il y a une absence de politique pour contrôler les mosquées (…), les terroristes de Chaambi peuvent s’y réfugier», a-t-il dénoncé, avant de réclamer le déploiement de l’armée sur les frontières avec l’Algérie et la Libye, où le trafic d’armes est en plein essor.
Le gouvernement a longtemps considéré les actions de jihadistes comme des incidents isolés, tels l’attaque contre l’ambassade américaine en septembre 2012 et l’assassinat d’un opposant anti-islamiste en février.
LeParisien.fr 2013-05-09 23:51:24