Une affaire bien délicate pour le gouvernement pris entre le marteau du gouvernement mauritanien et l’enclume des troupes qui ne veulent pas entendre d’une sanction contre l’un des leurs. Dimanche, diverses sources maliennes avaient expliqué à l’AFP que l’armée malienne avait tiré, de nuit, sur le véhicule de présumés islamistes ayant refusé d’obtempérer, ce qui, selon une des sources, a poussé l’armée à les traiter « comme des ennemis ».
Un responsable malien avait précisé qu’il s’agissait de membres de la secte Dawa, originaire du Pakistan et présente dans plusieurs pays du Sahel. Dans des déclarations lundi à l’AFP à Bamako, un militaire malien a parlé d’une « erreur » de l’armée, en refusant toutefois de parler de bavure, thèse évoquée par certains en privé au Mali.
Une responsable de la société civile malienne, Mme Fatoumata Siré Diakité, a jugé la fusillade « regrettable » tandis que l’ONG Human Rights Watch (HRW) a parlé d’un « incident effroyable » dans un message à l’AFP.
« Aucun élément ne doit être négligé » dans l’enquête, « le gouvernement malien doit suspendre de leurs fonctions les soldats et leurs supérieurs qui sont impliqués, en vue de traduire en justice les responsables de cet acte, quel que soit leur rang », a déclaré Corinne Dufka, chercheuse senior de HRW sur l’Afrique de l’Ouest. « La justice doit être faite, et ce, de manière visible », a-t-elle insisté.
A. D.
L’ indicateur Du Renouveau 12/09/2012