Konimba Sidibé : Les inconvénients sont nombreux. Le premier est qu’il jette le discrédit sur tous les DAF en argumentant que ce sont des délinquants. Peut être, il peut y avoir des délinquant mais aussi des hommes honnêtes parmi eux. Deuxièmement, ce limogeage a un relent fortement populiste pour réduire les frustrations accumulées pendant si longtemps par la majorité de nos concitoyens devant l’étalage du train de vie luxueux et tant d’arrogance affichée par les nouveaux riches de l’ère ATT qui se sont frauduleusement et impunément accaparés de nos ressources publiques. Troisièmement, punir, humilier tout le monde pour avoir la tête de quelques uns.
Après l’avoir interpellé, les réponses du ministre de la communication, porte parole du gouvernement, vous ont-elles donné satisfaction ?
Le ministre n’a pas réellement répondu à la question. Il n’a fait que parler largement sur le tour des reformes de l’Etat, sinon il avait dit à la télé que les mesures de limogeage collectifs des DAF était : « un signal politique fort que le Président de la République a voulu donner qui va dans le sens de la lutte contre la corruption et la délinquance financière visant à donner confiance aux citoyens ». Mais en même temps, il dit que ce sont des cadres honnêtes. C’est paradoxal : il n a pas réellement répondu la question.
Concernant ce dossier quel est le message que vous portez à nos gouvernants ?
Le message que je lance aux gouvernants est très simple, si on reproche des choses à des gens, qu’ils soient individuellement sanctionnés et non une sanction collective qui ne peut aboutir à la sanction des gens absolument innocents. Cela est vraiment inadmissible. Les sanctions doivent concerner seulement les fautifs ce qui permettra tout naturellement aux cadres de l’administration publique de travailler librement et en toute sérénité.
Aguibou Sogodogo
Le Républicain Mali 20/05/2011