Trois hommes, une femme


Plus célèbre que l’Oncle Sam

Qui parle de l’Oncle Sam fait automatiquement allusion au Nouveau Monde, c’est-à-dire, les Etats-Unis ; tant cet « Oncle » a œuvré pour son pays. Mais pas plus que celui qui a été le premier Président et Père de l’indépendance des Etats-Unis. Ce dernier a combattu les insurrections et délivré son pays du joug britannique. Il a été le premier à initier le système fédéral qui a consisté à doter des Etats du pays (qui sont aujourd’hui à 53) d’une autonomie politique, économique et sociale, tout en instituant dans chaque Etat un Gouverneur qui a rang et pouvoir de Chef d’Etat dans son territoire. De là sont peut-être nées l’union et la puissance des Etats Unis.

C’est ce même précurseur qui créa, entre autres structures et institutions, la Constitution, l’Exécutif, la Justice, les Finances, l’Armée et la Politique extérieure. Le 30 avril 1789, il est élu Président de la République : et comme par un fait du hasard, cette année est celle de la prise de la Bastille par les révolutionnaires en  France. Les Américains le maintiennent à son poste de Chef d’Etat jusqu’en 1793. Mais hélas, il s’éteindra quatre ans plus tard, soit en 1797, non sans avoir légué son nom à la capitale des Etats-Unis : c’est que George Washington a été pour les Etats-Unis ce que Napoléon Bonaparte fut pour la France.

Des yeux qui voyaient trop grand

Bien qu’il soit Ingénieur de formation, il a « goûté à toutes les sauces », peut-on dire : acteur de cinéma, animateur de télévision, chanteur, comédien, député, ministre, homme d’affaires…Il a passé une bonne partie de sa jeunesse à chanter pour pouvoir financer ses études. Mais c’est sous le label de son propre nom de famille que ses tubes ont enregistré du succès. Mais soit pour tromper ou se cacher, soit pour faire tout simplement la nuance, il a pris la précaution de mettre un Y à la fin de son nom. Par ailleurs, il a été président de l’équipe de l’Olympique de Marseille (OM). Et en 1993, il est reçu par l’Elysée grâce à la Coupe ravie par son équipe.

Sous le gouvernement du Premier ministre Pierre Bérégovoy (1992-1993), il est nommé  ministre des Villes. Mais il démissionne pour réintégrer le gouvernement…240 jours plus tard, soit après 8 mois d’absence. Il participe au Tour de France (course automobile) ainsi qu’à des films à sensation. Il aurait possédé une immense fortune. Mais serait-il étranger à l’agonie du Crédit Lyonnais ? Par ailleurs, il sera impliqué dans de gros scandales à répétition et serait mêlé à des affaires aussi brumeuses que fumeuses. Dans l’affaire « FOCEA », il aurait  détourné plus de 100 millions d’euros et écopera de 18 mois de prison avec sursis. Dans l’affaire de l’OM, il en prend pour 8 mois de peine carcérale pour avoir encore « escamoté » 200 000 euros. Du coup, il est interdit de football, de politique…, bref, de toute activité de gestion. En plus, ses biens et comptes bancaires sont tous saisis.

Mais il ne s’en laisse pas compter et refuse toujours de rester au tapis. Alors, il se convertit derechef…en acteur de cinéma. Il joue ainsi dans de grands films, dont « Un avocat d’affaires » (un film de Lelouch) : un rôle qui lui convient à merveille. Ensuite, il tourne dans « Vol au-dessus d’un nid de coucou », un film tiré de l’œuvre littéraire du célèbre défunt aviateur, Antoine de Saint Exupéry. Il publie également dans des ouvrages tels que « Des jeux trop grands ». Effectivement, Bernard Tapi voyait trop grand, voire « plus loin que ses yeux ne pouvaient voir », disait de lui un de ses fidèles amis.

La coqueluche guinéenne

Lors d’un match contre la Mauritanie, il marque à lui seul…7 buts ! En 1976, il atteint le summum de sa popularité. Et c’est la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) d’Addis Abeba (en Ethiopie) qui consacre son apothéose : il est sacré Meilleur buteur du tournoi avec 4 réalisations. Lors de cet événement, son pays brillera de mille feux. Et son équipe, le Hafia Football Club, sera classé au hit parade des formations sportives vedettes de l’Afrique. Pourtant, cette année-là, son équipe ne remportera pas la Coupe tant espérée. Néanmoins, c’est finalement avec cette même équipe que notre joueur émérite inscrira les plus belles pages de son histoire footballistique.

De lui, on gardera l’image d’un homme qui n’a pas été grisé par le succès et la gloire. En effet, il était un homme simple et modeste, à la limite effacé. Après sa retraite sportive, il sera malheureusement terrassé par un arrêt cardiaque le 11 avril 2004 à l’âge de 52 ans, laissant une veuve et 7 enfants. Aujourd’hui, rares sont les férus du ballon rond (même ses fans les plus fidèles ou mordus), qui connaissent son vrai nom à l’état civil : Alioune Keïta. Pourtant, tout le monde se souvient de « Njo Léa », la coqueluche guinéenne du foot.

L’immigrée bulgare

Le 24 décembre 1952, par un matin pluvieux elle débarque, à l’âge de 17 ans, dans la capitale française en compagnie de son frère et de ses parents bulgares. Pendant quatre ans, elle loge chez sa mère à l’Hôtel d’Angleterre. A 19 ans, elle fait la connaissance d’un certain Jean-Philippe Smith qui deviendra plus tard Johnny Halliday. Les deux tourtereaux se marient dans une bourgade du Val d’Oise et mettent un enfant au monde : David Halliday. Mais en 1984, ils se séparent après…vingt ans de vie commune. Depuis lors, la femme divorcée vit entre la France et les Etats-Unis.

Elle est ainsi la première artiste à introduire en France le système de show, c’est-à-dire le spectacle combiné avec la danse. A 62 ans révolus, elle continuait encore de produire et de se produire. En avril 1964, elle édite un ouvrage littéraire chez « Berkeley » : « Entre ombre et lumière ». La même année et au même mois, elle produit un nouvel album dont le titre porte son propre nom. Ceux qui ne se souviennent pas de son nom se rappellent peut-être de son fameux tube qui a contribué à la rendre célèbre et à la révéler au monde entier.  En effet, qui ne se souvient pas de cette chanson si populaire de Sylvie Vartan : « Ce soir, je serai la plus belle pour aller danser » ?

Par Oumar Diawara « Le Viator »

Le Coq 19/05/2011