En marge de la cérémonie de signature du texte relatif à la charte des médias pour le respect de l’image et les droits des femmes à l’information et à l’expression au Mali, le ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Madame Sangaré Oumou Bah nous a accordé un entretien. Selon elle, tout ce qui touche la femme, notamment sa promotion, est perçue avec une certaine méfiance, se fondant sur le « respect des valeurs culturelles ». Le projet de loi pour l’accès des femmes aux postes électifs et nominatifs, ajoute-t-elle, s’il est adopté, va aboutir à l’accroissement du nombre des femmes au sein des institutions politiques et administratives de l’Etat.
Le Républicain : Où en sommes-nous avec le projet de loi pour l’accès des femmes aux postes électifs et nominatifs ?
Madame Sangaré Oumou Bah : Il n’y a pas de retard, le projet est sur la table de l’assemblée nationale qui doit reprendre sa session en avril 2015.
Le Républicain : Pourquoi le projet enregistre-t-il du retard ?
Madame Sangaré Oumou Bah : Plusieurs séances de travail ont été organisé avec la Commission de l’Assemblée Nationale en charge du dossier et de la société civile. Le département a rencontré les différents groupes parlementaires pour leur fournir les informations demandées. Il s’agit d’un projet qui, s’il est adopté, va conduire l’Etat (le gouvernement) à aboutir à l’accroissement du nombre des femmes au sein des institutions politiques et administratives de l’Etat. Dans son contexte culturel, tout ce qui touche la femme, notamment sa promotion, est perçue avec une certaine méfiance, se fondant sur le « respect des valeurs culturelles ». Il est important de communiquer et faire comprendre que ce projet de loi n’a pas pour finalité de conduire à la suprématie des femmes sur les hommes. Le projet vise les deux sexes : » homme » et « femme ». Il s’agit d’aller vers un équilibre pour prendre en compte les intérêts et les préoccupations des hommes et des femmes.
Le Républicain : Quels en sont les enjeux ?
La mise en œuvre de la politique nationale du genre à la justice sociale dans ce domaine. Une meilleure prise en compte des préoccupations du genre pour un développement durable et harmonieuse ; le respect des engagements nationaux, régionaux et internationaux en relation avec la promotion de la femme ; la crédibilité du Mali au niveau régional et international.
Propos recueillis par Kadidiatou Sanogo
Le Républicain-Mali 1/04/2015 {jcomments off}