Les autorités de la Transition ont débuté, le 1er octobre 2021, une phase cruciale du processus électoral, à savoir la révision des listes électorales.
Cette étape clé, qui doit s’achever le 31 décembre prochain, doit bénéficier du soutien de tout le monde, car sa réussite conditionne la qualité des scrutins que nous souhaitons libres, démocratiques, inclusifs pour donner des résultats acceptables par tous et pour tous.
En raison de ce qui précède, je salue l’initiative courageuse du gouvernement qui, malgré l’hostilité de l’environnement sécuritaire, prend à bras le corps les défis multiples liés à ce genre d’exercice.
Dans le même élan, j’invite vivement tous mes concitoyens, en âge de voter, à aller s’inscrire massivement sur les listes électorales et les exhorte à jouer leur rôle générationnel dans la consolidation de la démocratie au Mali.
Lors des dernières élections, présidentielle de 2018 et législatives de 2020, la moyenne du taux de participation a été en-deçà des 40%.
Sur un corps électoral de 8 000 462 personnes, seuls 1 791 926 électeurs ont élu le Président de la république à l’issue du second tour.
Ces chiffres sont inquiétants et suscitent de réelles interrogations sur la crédibilité du processus électoral malien et des institutions qui en découlent.
Pour les prochaines élections, 8 213 317 électeurs ont été recensés.
La faible mobilisation des jeunes est aussi une source de préoccupation majeure du fait de leur statut de frange majoritaire dans le pays.
Les autorités estiment que les jeunes de 18 à 24 ans représentent environ la moitié du corps électoral, mais une large majorité d’entre eux ne sont pas inscrits sur les listes électorales.
Les jeunes ne croient plus au changement par les élections, tant leurs espoirs ont été déçus tout au long de ces dernières décennies.
La démocratie n’a pas tenu ses promesses en direction de la nouvelle génération.
Mon acceptation de prendre la direction du Mouvement Benkan, le Pacte Citoyen, est inspirée de la volonté de renverser la tendance des attentes déçues de tous nos concitoyens de toute condition, de toute origine et de toute appartenance régionale, communautaire ou religieuse.
De leur côté, les jeunes doivent se convaincre que malgré les frustrations, nul ne doit se détourner du processus électoral, car ne pas choisir, c’est renoncer à livrer le combat pour une gouvernance vertueuse et efficace, seul espoir pour une fierté retrouvée.
Nous devons tous être concernés par le processus électoral, car il en va de l’avenir du pays et les Maliens doivent saisir l’opportunité de la transition en cours pour renforcer les fondamentaux du processus démocratique dans le pays.
Il est important qu’une vaste campagne de sensibilisation soit menée afin d’inciter les citoyens à faire valoir ce qui est à la fois un droit et un devoir.
Il s’agit également de contribuer à la stabilisation du pays en se donnant la possibilité de choisir les bons dirigeants pour notre pays.
Les prochaines élections devront incarner une volonté ferme de sortir le pays de l’impasse en optant pour des institutions stables, gages de bonne gouvernance et de développement.
C’est avec une légitimité solidaire et non solitaire qu’il sera possible de redresser la situation. La démocratie est le pouvoir des citoyens, qui, par délégation, dotent le gouvernement de moyens d’action pouvant lui permettre de répondre efficacement aux aspirations des citoyens en quête d’un avenir meilleur.
La crise malienne, faut-il le rappeler, a été aggravée par le contentieux post-électoral de 2020, d’où la nécessité de réussir le processus électoral annoncé afin que la Transition pose les jalons d’un pays apaisé où les crises post-électorales ne seront plus la règle.
Cela dépend avant tout de la mobilisation des Maliennes et des Maliens.
C’est dans cet esprit, que je continue d’exhorter mes camarades du mouvement Benkan, le Pacte Citoyen, à ne ménager aucun effort pour sensibiliser nos compatriotes à la nécessité d’aller s’inscrire.
En plus de l’inscription, il y a le retrait des cartes d’électeur qui doit être suivi du vote du jour du scrutin.
S’inscrire sans faire usage de sa carte d’électeur, c’est renoncer à utiliser une munition pour le vrai changement.
Le Président du pôle jeunesse de notre mouvement a comme credo cette double dynamique de l’inscription et du vote et a l’ambition de l’inculquer aux jeunes de notre pays.
Je voudrais que mon appel soit entendu partout au Mali et au-delà.
A ce propos, je n’oublie pas nos compatriotes, victimes de l’insécurité et obligés parfois de quitter leur zone d’origine.
Partout où ils se trouvent, j’invite nos compatriotes à s’inscrire sur les listes électorales afin de pouvoir voter lors des prochaines échéances électorales à l’aune desquelles nous mesurerons notre volonté d’aller de l’avant et de porter sur les fonts baptismaux un Mali Nouveau.
Les Maliens de la diaspora, en plus de s’inscrire, doivent aussi être des relais dans leurs villages d’origine afin de sensibiliser leurs proches.
L’avenir du Mali que nous voulons, je le répète, dépend grandement de la réussite de ce processus.
C’est par la stabilité des institutions que le combat pour la bonne gouvernance et l’éradication de l’insécurité pourront porter des fruits.
Ces défis sont à notre portée et je reste persuadé que nous pouvons les relever.
L’espoir pour un Mali meilleur est permis, il sera le résultat de notre engagement patriotique en faveur d’une gouvernance vertueuse et stable.
« Inscrivons-nous.
C’est un devoir civique »
Seydou Mamadou Coulibaly
Président du Mouvement Benkan, le Pacte Citoyen
Source: Soleil Hebdo