Pour la première fois de son histoire, le Gabon ouvre ses portes parlementaires à sa diaspora. L’article 221 du projet de loi électorale, tout dernièrement examinée au Parlement de transition, prévoit désormais la représentation des Gabonais de l’étranger à l’Assemblée nationale. Cette avancée historique, saluée par la Confédération de la Diaspora Gabonaise Multi-continentale G10 (CDGMC G10), marque une étape décisive dans l’intégration des expatriés au processus démocratique national. Dotée d’une société d’investissement dédiée et forte de 27 groupes de réflexion thématique, la diaspora se positionne comme un acteur clé du développement socio-économique du pays, argumente ici Dr Ayi Ngomo Marie-Josée, Coordinatrice Générale de la confédération.
Après des années de revendications et de plaidoyers, la diaspora gabonaise voit enfin ses efforts récompensés. La nouvelle loi électorale, en cours d’examen pour amendement par le Parlement de la transition, marque une étape historique dans l’intégration des Gabonais de l’étranger au processus démocratique national. L’annonce faite par le ministre Hermann Immongault concernant la représentativité de la diaspora au sein de l’Assemblée nationale a ravivé un espoir qui semblait s’étioler après l’exclusion de la diaspora du texte final de la récente réforme constitutionnelle.
La Confédération de la Diaspora Gabonaise Multi-continentale G10 (CDGMC G10), qui avait joué un rôle déterminant lors du dialogue national inclusif, se félicite de cette évolution majeure. L’article 221 du projet de loi électorale inscrit désormais la représentativité des Gabonais de l’extérieur, une première qui garantit l’égalité citoyenne et renforce l’intégration des expatriés dans les institutions de la République.
Un plaidoyer couronné de succès
En répondant à l’appel au dialogue lancé par le Premier ministre Ndong Sima, la diaspora, organisée sous la bannière du G10, avait formulé des demandes précises : reconnaissance constitutionnelle, institutionnalisation de leur rôle, et création d’un Haut-Commissariat dédié à la gestion de leurs projets. Aujourd’hui, ces revendications trouvent un écho favorable dans la réforme électorale.
Le président de la transition, le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguéma, a su créer un cadre propice à l’expression de toutes les composantes de la société gabonaise, y compris celles vivant à l’étranger. Cette ouverture démocratique, consolidée par le dialogue national inclusif, constitue une avancée majeure pour renforcer la participation citoyenne et garantir une meilleure représentativité de l’ensemble du corps social.
Un rôle clé pour la diaspora
La diaspora gabonaise, forte de son organisation et de ses expertises, se positionne aujourd’hui comme une force de réflexion, de propositions et d’actions. Le G10, en particulier, a su démontrer son utilité par des initiatives concrètes, notamment la mise en place de 27 communautés de réflexion thématique. Ces groupes rassemblent des compétences variées dans des domaines stratégiques tels que l’éducation, la santé, l’économie ou encore la gestion des ressources naturelles.
Cette dynamique ne s’arrête pas à la réflexion. Elle vise également à faciliter un transfert de compétences et d’expertises vers le Gabon, contribuant ainsi à un développement socio-économique inclusif. L’instauration de postes parlementaires dédiés à la diaspora ouvre de nouvelles perspectives pour renforcer les liens entre le Gabon et ses ressortissants à l’étranger.
Des enjeux stratégiques
Cette avancée démocratique dépasse le simple cadre de la représentativité parlementaire. Elle offre à la diaspora un cadre institutionnel pour influer sur les décisions politiques nationales, notamment dans des domaines clés tels que les investissements, la culture et les droits de citoyenneté. Les élus de la diaspora auront également la responsabilité de jouer un rôle de facilitateur pour les projets économiques et sociaux portés par les expatriés.
A cet effet, la confédération a créé une Société d’investissement, la Société de Réalisation des Projets des Gabonais de l’Etranger ( SRPGE ) dont les activités économiques pourvoyeuses d’emplois, débuteront en 2025 de même que les activités à caractère social.
L’implication de la diaspora est essentielle pour construire un Gabon prospère. En réunissant les forces de l’intérieur et de l’extérieur, le pays pourra relever les défis communs liés à l’éducation, aux infrastructures et à la gouvernance.
Un symbole d’ouverture démocratique
La nouvelle loi électorale est un signal fort de l’ouverture démocratique du Gabon. Elle consacre un modèle d’intégration inédit en Afrique centrale et envoie un message clair : la participation de tous les citoyens, où qu’ils se trouvent, est un pilier fondamental d’une République démocratique et inclusive.
Toutefois, la diaspora reste vigilante. La promesse de représentativité inscrite dans ce projet de loi doit être respectée et mise en œuvre de manière concrète, évitant ainsi les déceptions passées, comme lors de l’exclusion de la mention de la diaspora dans le texte constitutionnel final.
Un appel à l’unité nationale
Le G10 lance un appel à l’unité nationale. La diaspora et les Gabonais de l’intérieur doivent travailler ensemble pour bâtir un Gabon plus juste, démocratique et prospère. Cette collaboration est indispensable pour surmonter les défis du pays et améliorer les conditions de vie de tous.
Conclusion : une étape, pas une finalité
Cette avancée démocratique est une étape importante, mais le combat continue. La diaspora, par l’intermédiaire du G10, reste déterminée à être une force de proposition et d’action pour un Gabon uni et ambitieux. À travers cette nouvelle représentativité, les Gabonais de l’étranger réaffirment leur engagement envers leur patrie et leur volonté de participer activement à son développement.
La diaspora gabonaise, désormais reconnue, est prête à assumer pleinement son rôle dans la construction d’un Gabon démocratique, inclusif et résolument tourné vers l’avenir.
Pour la confédération
Dr Ayi Ngomo Marie-Josée
Coordinatrice Générale
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