TRIBUNE DR AMADOU MAÏGA Notre pays fait face à son destin : « l’influence étrangère est l’un des plus funestes ennemis d’un pays »

Pourquoi devrions-nous lier notre destinée à la destinée d’un pays européen, quel qu’il soit ?

Pourquoi devrions-nous engager notre paix et notre prospérité dans les  filets de l’ambition, des rivalités, des intérêts, des humeurs ou des caprices d’un pays européen aussi puissant soit-il ?

Je m’interroge 

Nous avons lu sans surprise les sanctions ciblées de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) contre les autorités de la transition qui sont contraires aux sanctions énumérées dans le Protocole A/SP1/12/01sur la Démocratie et le Bonne Gouvernance en son article 45.

Même si elle aurait pu se prévaloir de cette sanction, je reste convaincu que le Mali reste, restera et demeurera un pays essentiel de cette communauté économique. Nous marchons vers notre avenir, celui de notre pays alors nous résisterons du mieux que nous pouvons et nous continuerons à discuter avec les pays frères de la CEDEAO pour trouver ensemble la voix, celle du Mali pour la stabilité politico-sécuritaire de toute la région.    

Chers compatriotes, aujourd’hui il est nécessaire de parvenir à une unité entre nos communautés, entre les acteurs politiques, entre les citoyens à travers nos religions, nos coutumes et notre culture commune.

Nous ne pourrons prétendre au progrès, au développement à la paix et la prospérité que si le mot unis prend toute sa valeur et s’impose dans tous les débats et désaccords internes. 

Notre pays, le Mali, est pris entre deux feux : celui des forces terroristes et celui des puissances étrangères, alors nous devons nous mettre ensemble pour faire barrage à nos ennemis qui frappent sans distinction de races, d’ethnies ou de religions.

Notre union autour du Mali est un pilier essentiel dans la construction de l’édifice commun, la construction de notre maison commune, ce pilier est gage de notre liberté, de notre stabilité et de notre avenir en tant que nation.

Faisons preuve de bonne foi, soyons juste les uns envers les autres arrêtons les calomnies et la méchanceté gratuite, cultivons la paix et vivons en harmonie ensemble au nom de la religion, de la laïcité, de la moralité, de la paix et de la prospérité.

Soyons ce peuple guidé par la paix et une justice sociale, soyons ce peuple de pardon et de tolérance pour donner un bon exemple au monde comme le Rwanda ou la Corée du Sud.

Oui !, nous avons parmi nous des  citoyens corrompus ambitieux ou bercés d’illusions qui se plaisent à trahir ou à sacrifier les intérêts de leur propre pays sans réprobation aucune.

La CEDEAO, la France … sont des partenaires avec lesquels nous devons développer des relations commerciales, économiques et avoir le minimum de connexions politiques.  

Nous sommes un pays où nous accordons du crédit au respect de la parole donnée et nous respecterons nos engagements en toute bonne foi, mais cela à la limite des aspirations profondes de nos populations.

L’Europe a toute une série d’intérêts fondamentaux qui n’ont aucun rapport avec nous ou alors un rapport historique très lointain. 

Le plus souvent, les causes politiques européennes sont étrangères à nos préoccupations, nous n’avons pas à les suivre aveuglément. Si nous restons ce peuple uni, aliéné par la fibre patriotique et la volonté de réussir ensemble nous vaincrons les forces obscurantistes. 

Notre politique en tant qu’autorité de la transition c’est de mettre le Mali à l’abri de toute alliance définitive avec une partie du monde étranger. 

Nous devons avoir la liberté et le choix de nos partenaires, et en cas de situations d’urgence nous pouvons faire confiance à des alliances temporaires. Nous sommes « Un Peuple-Un But-Une Foi ».

J’ai foi en la vertu de notre cause. 

Dr. Amadou MAIGA, Enseignant-chercheur

Source : Plume Libre