Tribune de l’Assemblée Générale des Nations-Unies: Le discours d’IBK en déphasage avec la réalité malienne

Opening of GA 72 2017 PM His Excellency Ibrahim Boubacar Keita, President of the Republic of Mali

Le président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Kéita s’est exprimé à la tribune de la 72ème session de l’Assemblée générale des Nations-Unies, le mardi 19 septembre 2017, sur le thème « Priorité à l’être humain : paix et vie décente pour tous sur une planète préservée». A cette occasion, « IBK a tenté de tirer sur lui la couverture, en livrant une lecture favorable qui tranche de manière drastique avec la réalité au Mali », assène un acteur politique de l’opposition. Et ce dernier d’ajouter, « nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude, et c’est ce que le Président tente de faire ». Selon le Président IBK, face aux défis multiples posés à la paix, à la sécurité et aux efforts si importants visant l’amélioration des conditions de vie de nos populations, qui n’épargnent pas le Mali, « je n’ai cessé, depuis ma prise de fonction en qualité de Président de la République, de m’investir pour porter rapidement la paix et la sécurité à mon peuple à un niveau acceptable, pour créer les conditions véritables d’une vie décente au bénéfice de toutes les populations maliennes et pour améliorer notre environnement de vie. C’est ainsi que dès mon élection en 2013, je me suis attelé fermement à la recherche d’une solution politique négociée à la dimension interne de la crise malienne ». Un propos qui a fait sourire parmi les personnalités onusiennes, dont certains figuraient dans la délégation des Nations-Unies, venue insister auprès du Président IBK, en début de mandat, pour l’amener à ouvrir les négociations avec les groupes armés. Parce que le Président malien après avoir pris fonction le 4 septembre 2013, s’est refusé en réalité à toute négociation politique jusqu’à la scandaleuse visite de son Premier ministre Moussa Mara à Kidal en mai 2014. Or selon IBK, « de fait, après huit (8) longs mois de négociations âpres et déterminées, les parties maliennes ont signé, en mai/juin 2015, la conclusion de leurs discussions, connue sous le nom de « l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger ». Mais des acteurs de la société civile et l’opposition malienne n’avaient jamais porté de gang pour dénoncer l’absence de négociation et d’inclusion véritable qui a caractérisé le processus de paix, avant, pendant et après lesdits pourparlers d’Alger.
Dans son discours, le Président malien a évoqué à juste titre la situation brulante du centre du Mali, le terrorisme, les trafics de tout genre (armes, drogues et humains), le crime transnational organisé.