Le secrétaire général du Syndicat national de la production (Synapro), Karim Togola, n’est pas disposé à supporter « l’amateurisme » dans la gestion des affaires de l’Union nationale des travailleurs du Mali par le bureau de Yacouba Katilé.
Face à la presse mercredi dernier à la Maison de la presse, M. Togola a annoncé publiquement sa démission avec plusieurs syndicats membres de l’Union, à cause de l’attitude peu orthodoxe du bureau exécutif national.
Pour son avenir syndical, il projette de lancer dans un premier temps une centrale syndicale, avec l’ambition d’apaiser le climat social. Les dissidents écartent toute possibilité de revenir sur leur décision après avoir déposé leurs lettres de démission.
C’est une grosse perte pour le nouveau secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé, qui avait eu déjà beaucoup de mal à se faire accepter par les militants lors du congrès de mars dernier. Du moins, de l’avis des dissidents, ces assises n’ont pas eu un franc succès.
« Annoncé pour être celui de l’unité du redressement, le respect des statuts et règlements du syndicat et sa revalorisation parce qu’il avait perdu toute crédibilité du fait de la gestion de l’équipe sortante, le congrès n’a pas tenu toutes ses promesses. Et pour cause.
Il a été l’occasion de dissensions, d’exclusions et de divisions du monde syndical malien. « Les délégués venus pour des débats de toutes les vérités entre les syndicalistes n’ont pas vu un vrai combat de Titans », a-t-il fulminé, dénonçant la mafia orchestrée par Katilé et ses hommes.
Bref, la loi de la force a prévalu enfin entre les différents protagonistes puisque plusieurs organisations syndicales ont été chassées dans la salle, dira-t-il. Et de poursuivre que l’application stricte des textes et statuts n’a pas été une réalité. Il faut dire que les séances ont été un véritable clash remettant en cause la crédibilité du congrès statutaire de la centrale syndicale.
Du coup, la centrale a donné l’image d’hommes et de femmes divisés, affaiblis, en désaccord avec eux-mêmes et surtout une violation à tous les niveaux des statuts et règlements par l’équipe de Yacouba Katilé.
« Les dirigeants actuels de l’UNTM se sont arrogés le droit d’abandonner sur le quai des milliers de travailleurs des syndicats nationaux de l’artisanat, des administrations publiques, des pharmacies, de la production et des industries alimentaires, des textiles, du tourisme et de l’hôtellerie… « , a déploré M. Togola
Pour exprimer leur indignation face à cette situation, les syndicats cités ont décidé de quitter le navire de Katilé. Ils se sont engagés, au sein du Collectif des syndicats nationaux du Mali, à restituer au syndicalisme malien toutes ses lettres de noblesse d’antan et à écrire de nouvelles pages d’une lutte syndicale dans l’intérêt exclusif des travailleurs du Mali.
Légaliste dans les actions, le Collectif est né pour promouvoir un climat social apaisé, jurent ses créateurs.
Bréhima Sogoba
L’ Indicateur Du Renouveau 2014-05-02 04:13:32