Entre le 1ᵉʳ janvier et le 30 novembre, 41 425 migrants ont rejoint l’archipel espagnol des Canaries depuis l’Afrique de l’Ouest, établissant un nouveau record annuel, selon les données du ministère de l’intérieur espagnol publiées lundi 2 décembre.
Les sept îles, situées au large des côtes atlantiques de l’Afrique, peinent à gérer cet afflux massif de migrants irréguliers arrivant sur des embarcations précaires et surchargées dans l’espoir de trouver une vie meilleure en Europe. Avec encore un mois à comptabiliser, l’année 2024 marque la deuxième année consécutive où l’archipel, en première ligne des efforts européens pour limiter les flux migratoires, enregistre un record d’arrivées.
Selon les données les plus récentes de l’agence européenne Frontex, actualisées jusqu’en octobre, les ressortissants du Mali, du Sénégal et du Maroc figurent parmi les principales nationalités des migrants atteignant les Canaries.
Le rôle central du Maroc
Le Maroc, déjà au cœur des efforts européens en matière de contrôle des flux migratoires, occupe une place clé dans les efforts pour freiner la tendance actuelle. Rabat collabore activement avec Madrid sur plusieurs initiatives bilatérales destinées à endiguer les départs irréguliers.
Pour inverser cette courbe, l’Espagne a sollicité l’agence Frontex afin de relancer une opération de surveillance aérienne et maritime en Afrique de l’Ouest. Cet engagement, interrompu en 2018, s’efforçait notamment à renforcer le contrôle dans des pays comme la Mauritanie, le Sénégal et la Gambie, mais pourrait également bénéficier à la coopération déjà existante avec le Maroc.
Une situation humanitaire préoccupante
Les autorités espagnoles, soutenues par des organisations internationales, tirent la sonnette d’alarme sur les risques encourus par les migrants lors de ces traversées. Le Maroc, pour sa part, multiplie ses efforts incontournables pour démanteler les réseaux d’intermédiaires clandestins opérant sur son territoire, tout en appelant à une approche globale et solidaire de la gestion migratoire.
En dépit des efforts conjoints, l’afflux migratoire vers les îles Canaries incarne les limites des politiques actuelles et la nécessité d’un renforcement des partenariats régionaux, incluant surtout le Maroc, pour répondre à cette crise qui s’inscrit dans le paysage méditerranéen et atlantique.
La rédaction
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