La section syndicale unique Untm de Transrail a animé, le 2 février 2016 à son siège à Dar-Salam, une Assemblée générale d’information à l’endroit de ses militants. Animée par le secrétaire général Abdoulaye Berthé, son adjoint, Modibo Fofana, Ibrahim Coulibaly, membre du bureau, etc., la conférence avait pour but d’expliquer la situation actuelle de Transrail, afin de prendre une décision commune pour l’éviter la tutelle sénégalaise.
Aux termes de l’Assemblée générale, les travailleurs ont décidé à l’unanimité de : s’opposer par tous les moyens à la nomination d’un administrateur sénégalais pour diriger la direction du Mali, la prise en compte des propositions de nomination que le syndicat a fait au ministre pour redresser la situation, d’augmenter le nombre de train pour qu’ils travaillent et méritent leur salaire, l’interconnexion ferroviaire entre la Guinée et la Mauritanie.
D’entrée de jeu, le secrétaire a annoncé avec peine la destruction « programmée » du chemin de fer par le Ministre de l’équipement, du transport et du désenclavement, Mamadou Hachim Koumaré. Avant la concession le 7 décembre dernier, indique t-il, des dispositions devaient être prises en amont par les autorités pour tracer l’avenir de Transrail. Avec la concession, ajoute A. Berthé, on a dit au Ministre Mamadou Hachim Koumaré qu’on veut notre souveraineté pour diriger le chemin de fer. « Il nous a dit de lui faire des propositions afin qu’il l’examine. A notre grande surprise, toutes nos propositions ont été rejetées par le ministère.
Aujourd’hui, on assiste à la liquidation du schéma institutionnel, la violation de l’accord du 16 décembre 2014, et du 7 décembre 2015 par le ministre Koumaré. Nous estimons que c’est un refus de sa part d’écouter les travailleurs de l’unique syndicat de Transrail », déclare le secrétaire général. Avant de se demande si réellement le ministre a le souci du chemin de fer du Mali. Car, ajoute –t-il, c’est le Sénégal qui casse tout et le ministre suit aveuglement. « Le Sénégal veut commander intelligemment le Mali. Nous ne sommes pas d’accord avec ça. Le département des transports du Mali est sujet du Sénégal. », explique le secrétaire général.
Les travailleurs de Transrail s’opposent également à d’autres prises de décision du ministre à savoir : la désignation d’un administrateur sénégalais au Mali pour diriger Transrail et les « combines » pour désigner un retraité à la tête du chemin de fer. « Nous nous battrons par tous les moyens pour que cela ne se fasse. Il n’y a que deux cadres du Mali au chemin de fer du Sénégal alors qu’au Mali on ne compte pas le nombre de cadres sénégalais. Nous nous battrons également contre toute proposition de nomination par le ministre Koumaré Mamadou Hachim», indique le secrétaire général Abdoulaye Berthé.
Depuis la concession, ajoute-t-il, le ministre nous a demandé d’assurer nos salaires avant le retrait du concessionnaire en mi-mars. Nous ne sommes pas heureux dans cette situation. « Nous prenons l’argent du contribuable malien sans avoir fait le travail. Ça c’est indigne. Au lieu de nous payer alors qu’on a rien fait, que le ministre augmente le nombre de trains pour qu’on travaille», appuie A. Berthé. Les travailleurs du chemin de fer souhaitent voir le Mali faire de l’interconnexion ferroviaire avec la Guinée et la Mauritanie, en plus du Sénégal.
Fausse promesse d’Ibk?
« Lors de sa campagne électorale, le président Ibk nous avait donné espoir qu’une fois élu, il allait trouver une solution à nos difficultés en redressant le chemin de fer. Mais si c’est ça le redressement promis par lui, on a peur. Avant on percevait nos salaires depuis le 25 du mois. Actuellement, certains n’ont pas encore eu leur salaire du mois de janvier, on nous parle de la semaine prochaine. Nous sollicitons son concours, encore une fois, de regarder derrière lui pour sauver la société de la faillite totale », souligne, avec déception, le secrétaire général adjoint, Youssouf Kéita.
Rappelons que c’est en 2003 que la concession intégrale du chemin de fer a été faite pour 25 ans. Mais c’est fut un échec qui voit aujourd’hui 700 travailleurs dans des difficultés et leurs familles (3.000.000 et plus) de souffrir avec le mauvais pilotage à vue des autorités.
Hadama B. Fofana