Créé en janvier 2010, le mouvement « Alternative Mariko 2012 » est une organisation d’anciens militants de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM). Leur objectif : soutenir la candidature de leur ancien camarade à la prochaine élection présidentielle. Ce mouvement qui réclame plus de 5000 adhérents vise la lutte contre la mauvaise gouvernance, la corruption, le redressement du système scolaire malien, le renforcement de la démocratie, de la justice sociale et de l’Etat de droit, etc.
Face à la presse ce jeudi 12 avril, les responsables ont passé en revue la situation sociopolitique que traverse notre pays depuis le 22 mars dernier après le coup d’Etat. Si le parrain de l’organisation était présent ce jour à la Maison de la presse, il n’a pas souhaité prendre la parole, ni même lorsque nous l’avons interpellé sur ses attentes à la rencontre de ce week-end à Ouagadougou entre le médiateur et les acteurs de la crise politico-militaire.
D’entrée de jeu, le secrétaire général du mouvement « Alternative Mariko 2012 » a salué l’accord-cadre de sortie de crise intervenu entre la junte militaire et le médiateur de la Cédéao. Comme un hasard de calendrier, cette conférence de presse intervient quelques heures seulement après l’investiture officielle du président intérimaire Dioncounda Traoré. Et à l’endroit de celui-ci, le message est clair : il faut respecter le délai constitutionnel de 40 conformément à l’esprit de l’Accord-cadre du 6 avril.
Face à « l’urgence », le mouvement de soutien à Oumar Mariko recommande la tenue immédiate de la Convention nationale « pour gérer les insuffisances de l’accord et faire redémarrer le pays ». « La transition, qui exige la nomination d’un Premier ministre, doit intervenir le plus rapidement », a laissé entendre le secrétaire général de « Alternative Mariko 2012 », Issoufi Harbert Touré.
Il précise que dans le cadre de cette transition, le Mali doit avoir un chef de gouvernement « intègre, digne de la confiance des Maliens, capable d’offrir un fichier électoral fiable en vue des élections libres et transparentes ». « De l’installation d’une bonne démocratie dans notre pays, chaque Malien peut immédiatement s’attendre au dépérissement des maux qui minent le développement du pays », a déclaré le secrétaire général du mouvement.
Agir pour les populations du Nord
Le coup d’Etat du 22 mars denier a affecté le fonctionnement normal de l’Etat. Et sur le plan sécuritaire, l’armée est en débandade. Les villes de Kidal, Tombouctou et Kidal, restent sous occupation des groupes armés du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) et d’Ançar Eddine. Avec des déplacés en grand nombre vers des pays voisins, des hôpitaux en manque de médicaments, les biens saccagés, et les banques pillées, etc. la détresse de la population est sans équivoque.
Pour le mouvement, l’urgence est à l’action. Pour cela, a expliqué Issoufio Harbert Touré, les nouvelles autorités doivent procéder à l’ouverture sans délai d’un couloir humanitaire pour les populations. « Les informations qui nous parviennent sont dures à supporter. Nos frères et nos sœurs sont privés de tout ce qui est élémentaire. Nous devons agir au nom de la solidarité nationale », a-t-il recommandé.
Ces assaillants aux motivations bien sombres, a-t-il poursuivi, ont quasiment effacé la mémoire de l’Etat, détruit l’école, menacé le patrimoine culturel de la région nord de notre pays. « Face à cette situation de nos frères, nous dénonçons les incantations inutiles, les gesticulations stériles et les manipulations politiciennes de la douleur de notre peuple qui pleure au Nord », a déclaré Issoufi Harbert Touré, qui en a appelé à la mobilisation générale.
Pour la reconquête des territoires perdus, il a dit que les autorités doivent décréter l’état de guerre et passer à l’offensive. « Nous ne sommes pas des va-t-en-guerre. Mais nous manifestons notre soutien indéfectible à notre armée et au Comité national pour le redressement de la démocratie et de la restauration de l’Etat (CNRDRE) dans le cadre de la défense de l’intégrité du territoire », a-t-il ajouté.
Issa Fakaba Sissoko
L’ Indicateur Du Renouveau 16/04/2012