C’est Dioncounda Traoré seul et lui seul qui a pris la décision de renouveler le bail à la primature de l’astrophysicien qui ne pourra plus dire tout comme ses défenseurs qu’il doit sa nomination à un quelconque accord-cadre. Et comme pour enfoncer le clou, il lui a presque sommé de « lui faire des propositions en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale ». Comme cela, le pauvre comprendra que son rôle est celui de la coordination et de transmission entre le gouvernement et la présidence et que le choix des ministres relève de la seule volonté du président de la République, à qui chaque futur ministre devra donc sa nomination et donc une loyauté. D’ailleurs, à en croire nos confrères de Jeune Afrique, la plupart des futurs ministres ont déjà été choisis par la présidence.
On peut bien sûr parler aujourd’hui du début d’un retour à l’ordre constitutionnel avec un président de la République garant du bon fonctionnement de l’Etat et un Premier ministre aux pouvoirs réduits à la coordination des actions de l’exécutif qui devra par ailleurs composer avec la création d’autres structures : le Haut conseil d’Etat par exemple, sera constitué d’un président et de deux vice-présidents. L’un des deux vice-présidents s’occupera des questions militaires et de la reconquête du Mali aux mains des islamistes.
Deux autres organes seront également créés : la Commission aux négociations, pour engager le dialogue avec les islamistes maliens au Nord, et le Conseil national de transition, qui sera consulté sur des schémas de sortie de crise. Cela fait beaucoup d’autres structures, pour que tous les pouvoirs ne soient plus concentrés dans les mains de l’exécutif, commente un autre proche du président Dioncounda Traoré qui, sans fanfaronner, est en train de devenir tout simplement le seul chef de la transition.
Dramane Aliou Koné
L’Indicateur du Renouveau
(14 Août 2012)