Décidément, la question des délestages est devenue un caillou dans la chaussure de la Transition. C’est au point que les plus hautes autorités ne dorment plus que d’un œil, tant la colère est débordante.
Apparemment, le ministre de l’Energie, Mme Bintou Camara fait face à un monstre difficile à maitriser, le casse-tête de l’EDM, où des habitudes frauduleuses ont la vie dure et menacent des existences.
En effet ; à l’analyse des récentes explications de la ministre de l’Energie, l’on peut s’empresser de dire que l’EDM avait l’allure d’un Etat dans l’Etat malien. Car, avec près de 3000 agents, dont certains hauts cadres ont servi sous divers privilèges, l’entreprise semblait avoir établi des pratiques dures à démanteler.
A titre d’exemple, comment se fait-il que malgré les avantages certains qu’offre l’utilisation du fuel, les dirigeants de l’EDM ont pu préférer le gaz oil comme carburant de consommation des centrales de la société. Juste pour trouver des débouchés de fraudes et vols pour livrer ce carburant utilisé par de nombreux véhicules et machines des usines !
Cette situation montre que la société a été longtemps gérée dans un laxisme déconcertant permettant à ses nombreux responsables de se sucrer avec certainement des complicités les plus insoupçonnées. Et, comme l’habitude est une seconde nature ; il n’est pas hasardeux de conclure que la problématique énergétique devient une raison d’Etat au Mali. Elle commande alors que le chef de l’Etat s’investisse personnellement en actionnant tout l’appareil gouvernemental pour endiguer le Mali. Comment cela peut-il en être autrement quand les explications de la ministre font l’objet de contestations et de critiques de la part de syndicats de travailleurs de la boîte ?
Il faut bien se rendre à l’évidence que de nombreux intérêts frauduleux et de nombreux cas de détournements avérés de deniers publics doivent rapidement être éventrés pour que les auteurs soient châtiés à hauteur de souhait pour préserver l’intérêt général dans ce scandale de cette Transition.
C’est donc à la puissance publique de taper du poing sur la table et user de toutes les voies légales en sa possession pour un retour à la normale par rapport à la fourniture de l’électricité. Il s’agit d’un défi existentiel de cette période transitoire, dont le leitmotiv est la réaffirmation de l’autorité de l’Etat. Si l’Etat échoue dans cette bataille, il risque de s’effondrer sous les coups de boutoirs des mafieux qui se croient tout permis.
Le chef de l’Etat a tout son poids à mettre dans la bataille pour sauver ce qui peut l’être et montrer que pour préserver les intérêts du plus grand nombre de Maliens, aucun sacrifice n’est de trop. Même si de grosses têtes doivent tomber, sans aucun ménagement de qui que ce soit. C’est à ce prix que le pouvoir du Col Assimi Goïta surpassera la République de l’insoluble et posera les jalons nécessaires à la gouvernance vertueuse appelée de tous nos vœux.
Source:Boubou SIDIBE/maliweb.net