Le Conseil national de transition du Mali (CNT) a adopté lundi dernier (21 février) la nouvelle Charte de transition au Mali avec 120 pour, 0 contre et aucune abstention. Selon le gouvernement de transition malien, la relecture de la charte a été rendue indispensable pour éviter de tomber dans un vide juridique à l’expiration du délai initial de 18 mois prévu dans la précédente version.
La charte adoptée ce lundi fixe la durée de la transition à entre 6 mois et 5 ans conformément aux recommandations des Assises nationales de la refondation (ANR) de décembre dernier. Le CNT passe aussi de 121 à 147 membres comme l’Assemblée nationale depuis l’avènement de la démocratie. Les auteurs des deux derniers coups d’Etat (18 août 2020 et 24 mai 2021) sont également amnistiés. La nouvelle charte supprime la vice-présidence et précise que le président de transition ne peut pas être pas candidat aux prochains scrutins devant marquer le retour à l’ordre constitutionnel. Tout comme le verrou limitant le nombre des membres du gouvernement a été levé afin de permettre au président de la Transition d’adapter l’architecture gouvernementale au contexte sociopolitique.
Le texte était porté devant le CNT par le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Réformes politiques et Institutionnelles, Mme Sylla Fatoumata Sékou Dicko. L’essentiel des débats a eu lieu lors des séances d’écoutes.
COMMUNE VI DE BAMAKO : Un nouvel incendie au marché à bétail de Faladié
Un incendie, d’origine inconnue pour le moment, a dévasté lundi dernier le marché à bétail de Faladié, en commune VI du District de Bamako. Ce site accueille des animaux destinés à la vente (bœufs, moutons, chèvres…) et surtout l’un des plus grands camps de déplacés internes au Mali.
Selon des témoins, c’est aux environs de 17h que le feu est parti du côté nord du site des déplacés en causant des dégâts matériels importants. Même si une estimation réelle des pertes engendrées par la flamme n’était pas encore disponible hier mardi (22 février 2022), des victimes déclarent avoir assisté impuissants au drame qui a détruit des habitats, des vivres, des habits. Heureusement qu’aucune victime humaine n’a été déplorée. Une délégation ministérielle conduite par Imam Oumarou Diarra (ministre délégué chargé de l’Action humanitaire, de la Solidarité, des Réfugiés et des Déplacés) s’est rendue sur les lieux pour évaluer la situation et partager la douleur des déplacés victimes.
Il y a deux ans, en avril 2020, un autre incendie avait coûté la vie à deux personnes et à plus de 400 animaux dans ce même parc. Visiblement ni l’Etat ni les élus communaux n’ont tiré les enseignements de ce premier drame en prenant des mesures de protection nécessaire.
RETRAIT DE BARKHANE ET TAKUBA : Bon débarras scandent des manifestants sur la Place de l’Indépendance
Près d’un millier de personnes se sont rassemblées dans l’après-midi du samedi (19 février 2022 sur la Place de l’Indépendance à Bamako à l’appel du Mouvement «Yèrèwolo debout sur les remparts» pour célébrer le retrait militaire de la France annoncé jeudi dernier (17 février 2022) par le président Emmanuel Macron de la France. Au cours de cette manifestation anti-française et anti-européenne, les manifestants ont délibérément brûlé les drapeaux de la France et de l’Union européenne (UE) pour ainsi exprimer leur colère. Par contre, certains ont porté des drapeaux russes et maliens pour exprimer leur soutien à la coopération maliano-russe.
«La France a été chassée. Si elle reste, elle devient une force d’occupation», a martelé un responsable du mouvement en appuyant ainsi les autorités maliennes qui ont exigé hier vendredi le «retrait sans délai» des forces Barkhane et Takuba. Et cela contrairement au chronogramme annoncé par la France et qui va s’étaler sur 4 à 6 mois. «Nous avons demandé aux patriotes de s’enregistrer pour former une brigade afin d’aider Barkhane à faire sortir ses bagages… Nous avons ainsi mobilisé 2 000 jeunes à Gao pour aider Barkhane à faire ses bagages», a déclaré à la foule Adama Diarra dit «Ben le cerveau», un activiste visé par les sanctions de l’Union européenne comme quatre autres personnalités maliennes, dont le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga.
En dehors de ce meeting, des voix continuent à s’élever pour saluer le retrait militaire de la France du Mali. «La sécurisation des personnes et de leurs biens est une mission régalienne des forces armées maliennes et non étrangères», a souligné M. Ibrahima Sangho, responsable de la «Synergie 22», une organisation de la société civile malienne.
MALI-MAURITANIE : Un Protocole d’accord signé sur le Transit routier inter-Etats des marchandises
Dans le cadre du renforcement des relations de coopération économique entre le Mali et la Mauritanie, le Ministre de l’Industrie et du Commerce, M. Mahmoud Ould Mohamed vient de séjourner en République Islamique de Mauritanie (RIM). C’est ainsi que mardi dernier (15 février 2022) il a coprésidé la cérémonie de signature du Protocole d’accord sur le Transit routier inter-Etats des marchandises (TRIE) entre la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM) et la Chambre de Commerce d’industrie et d’agriculture de Mauritanie. Il avait à ses côtés son homologue mauritanien en charge du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat, Mme Naha Mint Hamdy Ould Mouknass ; et celui de l’Equipement et des Transports, M. Mohamedou Ahmedou M’Haimid.
L’accord a été signé côté mauritanien par le président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture, M. Ahmed Baba Ould Eleya. Et c’est le président de la CCIM, M. Youssouf Bathily, qui a signé côté malien. Ce protocole d’accord vise à faciliter les échanges commerciaux entre la Mauritanie et le Mali en établissant une garantie officielle dans les transactions commerciales entre les acteurs économiques des deux pays. Et il est signé dans un contexte fortement marqué par l’embargo économique et financier imposé à notre pays par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO, et l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’ouest (UEMOA).
Le ministre M. Mahmoud Ould Mohamed a profité de l’opportunité pour visiter les infrastructures commerciales et portuaires que la Mauritanie met à la disposition de notre pays. «Nous devons utiliser les ports de ce pays frère pour dynamiser notre réseau de commerce avec le monde», a-t-il déclaré après avoir visite le port de Nouadhibou.